Qui était Kafka ?
INTRODUCTION
Franz Kafka était dans mon adolescence, comme pour beaucoup d’autres, l’un de mes éducateurs spirituels et littéraires. Souvent je l’ai accompagné sur son chemin d’école ou dans les ruelles sombres du ghetto. Je lui ai rendu visite dans les sanatoriums où il cherchait à guérir de sa tuberculose, et...
In girum imus nocte et consumimur igni
Début du texte lu dans la voix off du film "In girum imus nocte et consumimur igni".
Je ne ferai dans ce film aucune concession au public.
Plusieurs excellentes raisons justifient, à mes yeux, une telle conduite; et je vais les dire.
Tout d'abord, il est assez notoire que je n'ai nulle...
Le Sacrifice
Le développement du monde aujourd’hui se fait sur un plan strictement matériel. La société contemporaine évolue dans l’empirique et, finalement, en dehors de toute spiritualité. Si on considère la réalité comme un ordre sensible et matériel, alors on ne doit attendre d’elle que des choses proches, que l’on peut...
Eloge de l’ennui
“Je suis ici arbitrairement appelé à inaugurer un langage à la fois difficile et facile: difficile pour une société qui vit le pire moment de son histoire, facile pour les rares lecteurs de poésie. Votre oreille devra s’y faire.”
Pier Paolo Pasolini
Le cinéma, ce dinosaure malade maquillé en jeune putain...
Vers un cinéma social
Vous pensez bien que nous n'allons pas ensemble découvrir l'Amérique.
Ceci dit pour indiquer tout de suite la signification exacte
des mots que l'on vous a donnés sur un bout de papier, comme
promesse de quelques autres.
Il ne s'agit pas aujourd'hui de révéler le
cinéma social, pas plus que de l'étouffer en une...
Manifeste ciné-oeil
Je suis un oeil.
Un oeil mécanique.
Moi, c'est-à-dire la machine, je suis la machine qui
vous montre le monde comme elle seule peut le voir.
Désormais je serai libéré de l'immobilité
humaine. Je suis en perpétuel en mouvement.
Je m'approche des choses, je m'en éloigne. Je me glisse
sous elles, j'entre en elles.
Je me déplace...
Pour un cinéma corporatif
Texte paru dans le livre de Jean Grémillon, Le cinéma ? Plus qu'un art !, édition L'harmattan, 2010
Une vision plastique du monde (sur le cinéma)
Je suis tombé amoureux d’Henri Langlois, le Directeur de notre Cinémathèque, le jour où je l’ai entendu affirmer à Henry Chapier, qui l’interviewait pour la Télévision Française, que le cinéma était, il ne fallait jamais l’oublier, avant tout un art plastique.
De grands créateurs comme Eisenstein, Murnau ou Stroheim avaient...
Passage du cinéma, 4992
« Parler avec les mots des autres, voilà ce que je voudrais. Ce doit être ça la liberté. »
_
Alexandre à Veronica, in La Maman et la Putain, 1971.
« Pour parler des autres, il faut avoir la modestie et l'honnêteté de parler de soi-même. »
_
Jean-Luc Godard à Yvonne Baby, in Le Monde,...
A propos de Monsieur Morimoto ou les ravages du blues du buzinesseman
(EXEMPLE FLAGRANT DE LA OU CA BLOQUE QUAND ON SE DONNE LES MOYENS D'ECHAPPER AU FORMATAGE CRÉTIN DU MARKETING CINEMATOGRAPHIQUE)
LE FILM A ÉTÉ PARMI LES 10 sélectionnés à Cannes en 2008 sur environ 350 films français produits cette année là
Monsieur Morimoto a remporté le grand prix d'interprétation masculine au...
Pour la renaissance des formes filmiques
Le cinématographe est un dispositif.
Le film est l’objectif de ce dispositif.
Entre le dispositif et le l’objectif
(entre le cinématographe et le film)
IL Y A NOUS
Le cinématographe est une réalité disponible.
Le film est une réalité possible.
Nous
devons englober
cette réalité disponible
et définir
la réalité possible.
Nous...
Pour un nouveau cinéma dans les pays en voie de développement : le groupe...
Lire le rapport
Décadrages N° 18 - Printemps 2011 - Mario Ruspoli et le Cinéma Direct
Mon point focal
Après le tournage de Xiao Shan rentre à la maison, beaucoup de personnes m’ont demandé pourquoi j’avais choisi de montrer pendant sept minutes l’ouvrier Wang Xiao Shan en train de marcher, pourquoi deux plans représentaient à eux seuls un dixième de la durée du film. Je sais que pour...
Feuilles de montage pour une Gradiva cinématographique
Texte initialement paru dans Critique, n°346, Minuit, Paris, 1976
raymonde.carasco.free.fr
The birth of a Labo et du réseau des laboratoires indépendants en France
C’est à l’été 1994, à Grenoble, que pour la première fois j’ai développé un film en super-8. Comme la plupart des cinéastes, j’ai été alors étonné de découvrir que je pouvais traiter moi-même mes images, en un quart d’heure, chez moi dans la baignoire, plutôt que de les envoyer...
Pentacle pour conjurer la narration
Un spectre hante le cinéma : le spectre de la narration. Si cette apparition est un ange, il nous faut l'étreindre ; et si c'est un démon, alors il nous faut le bannir. Mais nous ne saurons pas ce que c'est tant que nous ne nous retrouverons pas face...
Je laisse le fiel et vais vers les doux fruits
depuis l’an 2000
une paille pourrait-on dire
une véritable poutre dans l’œil
jusqu’à ces temps-ci
année 2016 : chemin des drames
une question épineuse se profile
comment des films encore des films des films encore
j’entends par film un corps étranger
libérateur
à contempler dans le silence du plan
marécage affectif
générateur d’une riante mélancolie
nous ne voyons jamais le même...
Vers un troisième cinéma / Mémoire populaire et cinéma
Textes initialement parus dans la revue Image et Son : La Revue du Cinéma N°340, juin 1979
L’art accélère le film. (notes de travail)
Ce film doit avoir la pureté coupante et confusément colorée d'un poème de Georg Trakl - non au cinéma plus misérable que la misère, plus sexuel que le sexe, plus lourd que le plomb tant il se paraphrase.
(acte 1). Électricité, trame de menace coupe-circuit, hydrocution. Chercher des équivalences de...
Deux ou trois jours à New York avec Robert Frank
Regarder la porte. Noire, luisante. Les milliers de graffitis qui recouvrent les immeubles voisins ne l’ont pas encore atteinte. A quelques mètres, le club de rock le plus célèbre de New York, le C.B.G.B. Un Noir hagard, un ou deux dealers, quelques vieux qui arrivent à peine à mettre...
Pompertuzat. Lundi 3 janvier 2000
Ce texte-poème, rédigé dans l’immédiateté du retour en France, concerne l’hallucination visuelle éprouvée par Raymonde Carasco en revenant de la nuit du Jíkuli de Rechianichi (nuit du 10 au 11 décembre 1999).
NEIGE
MAGENTA
ROSÉE
ROSACÉE
LUMINEUSE
Lumineuse au coucher du soleil
au dessous
la couche grise des nuages
Les pierres
VOLCANIQUES
ROSACÉES
LUMINEUSES AUSSI
et les...
Art et engagement
Relation d'un cinéaste du Tiers Monde avec sa réalité.
Un homme ou un enfant qui se meurt de faim ou de maladie de nos jours, cela ne peut être un spectacle qui nous fait attendre que demain ou après-demain, la faim et la maladie disparaissent par simple gravitation. Dans ce...
Note de production de Trenque Lauquen
Texte de Mariano Llinás, Laura Citarella, Agustín Mendilaharzu et Alejo Moguillansky, 2022