Le cinéma qu’on fait

Hi Steve ! Vidéolettres de Robert Kramer à Stephen Dwoskin, 1991
Emissions radio de Robert Kramer, 1992

Au début des années 90, Robert Kramer réalise deux émissions radio pour Les Nuits magnétiques sur France Culture où il interroge le cinéma qu’on fait. Il se demande ce qu’il reste du cinéma qu’il aime. Il a le sentiment qu’un rapport politique à l’image a été perdu lors de la dernière décennie. Avec le développement exponentiel de la communication et des écrans qui l’accompagnent, l’image est devenue l’alliée de la société de consommation.

La première émission s’intitule Le cinéma qu’on fait, 1 : Noël. Elle est diffusée dans la nuit du jeudi 23 janvier 1992. L’émission débute par une chanson de Bob Dylan, Most of the time sur laquelle le cinéaste dit « l’image elle, qui remplace le monde, l’image qui pollue nos rapports, l’image qui ment, qui récite les mensonges. »
À travers Le cinéma qu’on fait, Robert Kramer souhaite interroger les nécessités qui le poussent encore à réaliser des images. Il lit un texte où il parle de lui à la troisième personne. Il décrit un moment pendant un hiver gris, où, dans une chambre, il feuillette Le Cas Wagner de Friedrich Nietzsche. Il dit que « les mots ont une vitalité, une résistance que les images ont tout à fait perdues ». Il écoute le morceau de musique Carmen de Georges Bizet. Le texte de Friedrich Nietzche évoque cette musique. Robert Kramer y trouve des échos à son désir de créer un cinéma qui libère, c’est-à-dire un cinéma qui rapproche le spectateur de ses propres puissances. Le cinéaste lit un fragment du texte de Friedrich Nietzsche :

Et sans que j’y prenne garde, voici que me tombent du ciel des réponses, infime grêle de glace et de sagesse, de problèmes résolus… Où suis-je ? Bizet me rend fécond. Tout ce qui est bon me rend fécond. C’est la seule gratitude que je connaisse, c’est aussi la seule preuve dont je dispose pour désigner ce qui est bon.

Pour Robert Kramer cette réflexion parle aussi du cinéma qu’il aime, il dit : « ça nous rend fécond et disponible à nos propres possibilités et destins ».

Le cinéma qu’on fait, 1 : Noël

 

Dans la seconde émission qui s’intitule Le cinéma qu’on fait, 2 : Jour de l’an, le cinéaste se demande s’il est encore possible de réaliser des œuvres qui réveillent les consciences. Il va à la rencontre de Amos Gitai, Jean Narboni, Richard Copans et Michel Butel.

Le cinéma qu’on fait, 2 : jour de l’an

 

Pour information, ces enregistrements se coupent un peu avant la fin des émissions.

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