Cote

Philippe Cote a réalisé environ vingt-cinq films entre 1998 et 2016. Il fut à la fois cinéaste, cinéphile, programmateur, grand voyageur, et l’un des membres fondateurs de L’Etna, atelier de cinéma expérimental  à Paris.

Sa démarche, sensible et radicale, a consisté à expérimenter une matière en perpétuelle transformation à travers les motifs du corps et de l’intériorité, puis les espaces lointains lors de ses voyages. Son rapport à un cinéma élémentaire où le rythme, la lumière, la couleur sont essentiels, a entraîné l’utilisation de techniques variées : peinture sur pellicule, film sans caméra, re-filmage artisanal, montage et projection en argentique et en numérique. Son cinéma s’est orienté, surtout dans les dix dernières années, vers une approche radicalement poétique du documentaire. Ses thèmes principaux : le corps solitaire du cinéaste, qui en  filmant, expérimente les formes et les mouvements – remous, cataclysmes… – de la matière qu’il regarde et qu’il saisit. Philippe Cote fut un cinéaste d’un regard profondément humble, inspiré à la fois par le cinéma abstrait et par le documentaire anthropologique.

Site personnel : philippecote.wordpress.com et vimeo.com/user2814376

Emergence

Cher Philippe, Tu sembles né deux fois : la première fois en chair et en os, au mois d’août 1965, et la deuxième avec tes films, plus de trente ans plus tard. Ton œuvre n’est-elle pas l’histoire de cette renaissance, de sa gestation à sa croissance dans le monde...

Dérives autour de Philippe Cote : Sommaire

FILMS DE PHILIPPE COTE - ENTRETIENS AVEC PHILIPPE COTE - GESTES POUR PHILIPPE COTE : TEXTES  DOCUMENTS FILMS  - FLEURS SECRÈTES Il y a presque deux ans, le 24 Novembre 2016, notre ami Philippe Cote s’éteignait. Depuis de longues années, il était un compagnon de route. Nos échanges étaient nombreux,...

Entretien avec Philippe Cote par Rodolphe Olcèse

Entretien avec Philippe Cote réalisé en décembre 2011 par Rodolphe Olcèse, à l’occasion du Festival des Cinémas différents et expérimentaux de Paris.

Timanfaya

Super 8mm sur vidéo,coul./n&b, sonore, 24 min. Lanzarote, une île volcanique des Canaries a été façonnée au XVIII siècle par une série d'éruptions. Elle en conserve la mémoire à travers des paysages minéraux semi-désertiques. En 2015, j'ai parcouru ce territoire en quête du cataclysme. Dans ce paysage dévasté, des traces de...

Le chemin des glaces

Super 8mm sur vidéo, coul./n&b, sil., 22 min. A pied, en bateau et en train, le film nous emmène de la ville de New York vers les espaces enneigés et glacés, plus loin en direction du Nord, dans une progression vers le blanc. Film distribué par Light Cone

Images de l’eau

Super 8mm sur vidéo, coul-n&b, sonore, 11 min. Le film décline différentes formes et manifestations prises par l’eau, l’expérience du corps immergé du cinéaste, englouti, en contact avec l’élément liquide, sert de fil conducteur à cet essai poétique sur l’imaginaire de la matière. L’eau est une “substance agissante (…) qui ne...

19, Espíritu Santo (Andalucía)

Super 8mm sur vidéo, coul./n&b, sonore, 19 min. Note du cinéaste : À l’origine, il y avait les mots que tu m’as écrits pour initier les images à faire, loin d’ici, seul, là-bas à Séville et en Andalousie. Puis, après un premier montage silencieux... Le film trouvait alors sa forme...

Orissa

Super 8mm sur vidéo, n&b, sonore, 6 min. Histoire d’une rencontre… Note du cinéaste : Orissa est mon dernier film : léger, simple et disons sentimental, réalisé à partir d’images tournées en août 2010. Parti d’une commande pour le Festival des cinémas différents : un film annonce, le film s’est peu...

Va regarde 2

super 8, silencieux, 27 mn Images filmées au Népal et en Inde. A l’origine de ces départs, il y a l’aspiration dans un renouvellement de mon cinéma, dans la recherche de nouvelles lumières, de nouveaux espaces, de nouveaux rapports… vers un cinéma plus proche du documentaire poétique : etre là et regarder, inscrire la durée, ne...

Des nuages aux fêlures de la terre

super 8 couleurs et nb, silencieux, 18mn Du noir et blanc, puis une teinte entre couleur et noir et blanc Vert bronze Du grain de la gravure de la photo c'est fixe puis on sait qu'on regarde du cinéma Le temps de l'invention de l'image photographique nous est à nouveau présent nous revient...

L’angle du monde

super 8 couleurs et nb, silencieux, 29m, 2006 Ensemble d’impressions ressenties lors de différents séjours sur les îles d’Ouessant, de Sein et de Molène. L’angle du monde participe de mon désir de diriger la caméra vers des paysages, des espaces, des gens, de se laisser surprendre et étonner par ce qui...

L’En dedans

16mm, coul., sil., 23 min. La lumière se déploie en flashes, trames, nappes colorées, conjuguant l'expression de l'intériorité avec la matérialité / littéralité de l'enregistrement. Ce film réalisé entièrement sans caméra utilise la technique du sténopé contact. Film distribué par Light Cone

Émergences

16mm, coul., silencieux, 25 min. Issu des projections performances de films peints directement sur pellicule. Le film confronte littéralement abstraction pure et déroulement de la pellicule chargée de matières.

À la recherche de l’image cachée

Initialement publié dans le N° 28 de La Revue Documentaire - Disparition(s) Les films de Philippe Cote sont pénétrés, habités, par cette question de la disparition, de l’absence, du vide. Ce qu’il nous propose, ce n’est pas la disparition en tant que geste ou acte mais l’état de vide, ce...

Francs-Tireurs, Rencontre avec Philippe Cote

Entretien avec Philippe Cote par Raphaël Bassan, 2005

Fragment d’Une certaine histoire du cinéma expérimental français

La version longue de la partie sur le cinéaste Philippe Cote extraite d’ Une certaine histoire du cinéma expérimental français d’Yves-Marie Mahé (2018, 70mn). Le documentaire est sur la création de l’atelier de cinéma expérimental L’ETNA au Métro République (1999-2013). Contact : ymmahe(arobase)gmail.com

Entretien avec Philippe Cote par Derek Woolfenden

Entretien avec Philippe Cote réalisé le 4 juin 2004 par Derek Woolfenden, chez Émilie Cauquy, à Paris, dans le cadre de recherches universitaires.

Le film est là

Va, regarde décembre 22, 2009, 9:42 Filed under: Mes films : bloc-notes Le film est là Mais avant : Il y a eu d’abord ce message adressé au collectif de l’ETNA et à quelques amis avant mon départ « Bonjour, Comme certain(e)s le savent déjà, je pars un mois au Népal et en Inde. Je ne connais pas...

Notes sur un film en devenir

Je regarde mes images, à la recherche d’une expérience, d’une histoire, d’un sentiment… esquisse peut-être d’un futur film. Les ombres Une ruelle filmée la nuit, un trait de lumière se réfléchit au sol et expose certaine partie de l’image. Une jeune femme s’y engage, à la démarche hésitante. Tout au long...

Etat des yeux

En avril 2006, « Exploding, Revue d’analyse de l’expérimentation cinématographique » publiait son ultime numéro 10+1 : Etat des yeux. L’enjeu : effectuer une cartographie du cinéma expérimental et alternatif, francophone et contemporain. Un certain nombre de cinéastes furent sollicités, dont Philippe Cote. Pouvez-vous décrire votre dernier film ? Comment l’inscrivez-vous par rapport à vos films précédents,...

Philippe Cote, Reflection

Ce qui m'a immédiatement frappé dans les films de Philippe Cote, c'est leur jeu sur les échelles. Il était logique, bien sûr, qu'il voyage avec une caméra Super 8. La légèreté du Super 8 lui permettait d'emmener son art partout avec lui lorsqu'il voyageait à travers le monde, en...

Philippe Cote, guetter le monde

L’épopée du cinéaste Philippe Cote traverse en une vingtaine d’années de vastes contrées cinématographiques avec une exigence plastique d’une rare cohérence. Cinéphile assidu, curieux de pratiques variées du cinéma, amateur de musique et de poésie, il a su être proche également de nombreux collectifs et festivals œuvrant dans les...

La lie

  Nous nous donnions rendez-vous parfois dans un café quelconque, à Paris, près de Beaubourg où j’ai le souvenir d’avoir mangé une fois « une saucisse de Strasbourg » avec des frites, salées comme il se doit, accompagnée d’une bière bien fraiche, tandis qu’il n’avait rien mangé - lui - ni rien...

Timanfaya

"J’ai traversé les rideaux blancs : il n’y a plus que lumière à l’intérieur de mes yeux" A qui la cherche elle est là, dans le temps de l'Inde qui s'inverse, dans les traces du volcan, le bruit qu'y font tes pas, l'ardence chétive du buisson qui malgré tout, l'aridité des pierres rouges, dans les yeux de...

24 Novembre

24 novembre 2016 Aujourd’hui, Philippe est parti. La nuit n’est pas encore tombée et les grenouilles chantent déjà. La lumière devient bleue. Ma voix est sèche. La première image qui me vient : ses pas sur le volcan de Timanfaya. Et toutes les images. Les corps dansants d’une fête hindoue. Et le sien, qui danse aussi, un...

Cote, mon ombre aquatique

On se retrouve sous la statue que tu connais, à deux pas de chez toi, pour marcher tous les deux comme on le fait toujours, mais cette fois tu me prends la main pour me dire Arrête, attends, je ne peux pas marcher, puis au creux de l'oreille tu me dis...

Quelque part en Normandie

« Quelque part en Normandie entre Luc-sur-Mer et Lion-sur-Mer, le long de falaises… Un lieu où j’aime me rendre, comme un repère dans ma vie… Les personnes qui m’accompagnant souvent, n’échappent pas à cette ballade », Philippe Cote, novembre 2012.  

Entretien avec Philippe Cote

A l'occasion du 14eme Festival Des Cinémas Différents dans l'émission Les Oreilles Libres sur Radio Libertaire le 30 Novembre 2012. Yves-Marie Mahé est membre du collectif négatif

L’espace heureux

J'imagine que la position du cinéaste, du filmeur comme certains disent, est au fond toujours inconfortable parce que l'homme qui filme s'esseule. Il s'esseule volontairement sur la scène du monde pour mieux affirmer positivement un principe nécessaire à l'altérité lequel s'énonce négativement : « je ne suis pas le...

Du réel frémissant ( ou le regard nu de Philippe Cote )

Philippe Cote réalise des films en solitaire, en 16mm et en Super 8, depuis 1999. Membre de l’atelier de cinéma et vidéo expérimental parisien, l’Etna, il est devenu un cinéaste reconnu au sein des réseaux des cinématographies alternatives, expérimentales, en France et à l’étranger. Au cours de son œuvre, un cinéma intime,...

Andalousie

Une sortie d’école. L’oeil en attente, l’émerveillement. Des visages, des prénoms. Ils courent vers nous. La porte fermée d’une église, le clochard qui dort et les yeux en douleur de la Vierge. María de los Dolores. Célébrations et deuil qui n’en finit pas. Tu avances. Le soleil t’embrasse, embrasse les rues. Les maisons sont lourdes,...

J’ai vu peu de films de Philippe Cote

J’ai vu peu de Philippe Cote. Je l’ai vu parfois. Comme j’ai vu ses films : ici et là, sans parole. Je me réjouis de parler de son travail sans pouvoir (re)voir ses films. Il y a dans cette indisponibilité pour l’analyse quelque chose de cohérent qui me rappelle en...

Infinies turbulences (Autour des films de Philippe Cote)

Les yeux fermés, on a des visions intérieures. Des milliers et des milliers de points microscopiques fulgurants, d’éblouissants diamants, des éclairs pour microbes. (…) Une optique grisante. Henri Michaux  Considérer l’image cinématographique comme le reflet d’une réalité extérieure, pareille à l’ombre projetée sur les murs de la caverne platonicienne (que l’on considère...

El Afilaor

L'aiguiseur de couteaux. Fragment d'une bande-son d'un film inachevé de Philippe Cote, tourné en Andalousie entre 2007 et 2010.

Pour toi de là-bas

Carte-postale sonore envoyée à Philippe Cote depuis la Guadeloupe par Frédérique Menant, un geste d'amitié dans ses moments difficiles. Ce son, que Philippe adorait, l'a accompagné jusqu'au bout.

Une onde

Enregistrement sonore de la voix de Philippe Cote lisant une page de Anachronisme, de Christophe Tarkos, pour une performance-atelier de danse de Violeta Salvatierra avec les résident_es d'un foyer de vie à Blanc Mesnil, en 2012.

Pour Philippe : 01

"Quelques jours après sa mort, je n’étais pas là. J’étais en Guadeloupe. J’étais sur un bateau. Philippe est venu."

Pour Philippe : 02

Ile de Gavdos, Grèce, avec Philippe, Août 2009

Pour Philippe : 03

Nous étions en province, à la campagne, invités par Catherine. Cela devait être en 2002, mais je ne me souviens plus du mois. Il me semble que c’'était à l’'automne. J’'ai seulement demandé à Philippe de faucher dans le vide, puis je me suis éloigné pour filmer à distance,...

Pour Philippe : 04

C'était en Cisjordanie, dans le camp de réfugiés de Dheisheh, en 2006. Du toît, ils ont crié. Ils m'ont fait signe de monter. Ils vivaient là dans cet immeuble inachevé. Ouvriers au chômage, projet immobilier, gelé par le conflit. Ils m'ont dit, filme. C'était, à Caen, l'hiver en France, en...

Pour Philippe : 05

J’ai étudié et vécu à Berlin en 1996-1997. À Paris, en 1998, Marc Plas m’offre une pellicule Super-8 périmée de la marque allemande Perutz. Je la confie à un ami, Philippe Cote, qui doit se rendre à Berlin, en lui soufflant quelques brèves instructions de tournage (filmer le centre...