Eugène Leroy

Film de Christophe Loizillon, 27', 1995

Quelques notes sur le film Eugène Leroy.

Je crois que c’est une photo d’Eugène Leroy dans son atelier qui m’a décidé. J’avais vu quelques toiles de lui dans un musée et un ami m’avait parlé de son travail mais dans cette photo, sa peinture s’est révélée.

Eugène était assis de profil dans son fauteuil dans l’atelier, il portait une blouse ? Une robe de chambre ? Il regardait face à lui une toile en chantier. Il devait avoir à la main un ustensile pour peindre couteau ou brosse.

Mais ce qu’il y avait de surprenant, c’était l’enchaînement des couleurs entre ses habits, le décor et ses toiles déjà peintes. Il n’y avait aucune différence entre lui et ses œuvres. On avait l’étrange impression qu’il se fondait dans ses œuvres, qu’il faisait partie de ses toiles.

Plus tard, je l’ai revu assis dans l’atelier quand il peignait et s’arrêtait pour réfléchir et regarder la toile qu’il était en train de faire. Je l’ai filmé assis dans la même position.

Une chose que j’avais compris tout de suite en voyant son atelier, ses toiles dans l’atelier, c’est que le cinéma ne pourrait jamais rendre compte de ce désordre et de la finesse de ses œuvres, que ses œuvres étaient infilmables. Il fallait réfléchir son œuvre autrement. Il fallait donner à voir l’élan de cet homme de 85 ans qui avait un désir incommensurable de peindre. Pourquoi Eugène se levait-il le matin et croyait si intensément en sa peinture ?

Christophe Loizillon

christopheloizillon.fr

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