41 minutes • DV • Couleur
« Celui qui y entre est perdu, celui qui en sort est un nouveau-né… ». Sous la frondaison, au ras de la pierraille, les trous se remarquent à peine. Entre 40 centimètres et 1 mètre de large, pas plus, « la longueur d’un bras ». Au fond, à plus de 40 mètres, des galeries à peine étayées, des veines de charbon et des hommes, jeunes, pour les exploiter à 20 euros par semaine. A peu près le montant des pensions que touchent – pour le trimestre, cette fois – leurs pères ou leurs grands-pères, licenciés de l’ancienne mine, la « vraie », fermée il y a 20 ans. Les dirigeants s’étaient servis avant. Tournée en caméra légère, l’image est à l’arrache, comme elle vient. Comme les jeunes de Jerada (Maroc) et la violence du dénuement qui leur est imposé. Comme leur colère sourde et leur avertissement au pouvoir.
ملخص
في الغرب ، على الحدود الجزائرية ، توجد
مدينة جرادة النجمية .
كل يوم يمرهناك
هو ولدة جديدة
..انتهى زمان الثروة وبدا زمن اخر
. تم طرد سبعة آل ف عامل
.تم إغل ق النجم لدة عشرين عاما
.عمال النجم الاضي يخاطرون بحياتهم بشكل غير قانوني
..ليس لديهم خيار آخر. يحفرون أبار عشواءية بطر ق بداءية
النجمي ل يمكن أن يكون ال منجمي »
.. هذه الشائعات ل تزال قيد الاسار
قصة هذا الفيلم الوثائقي
تحية لطفال ما بعد الفحم
يعانون أمام أمرهم في مواجهة
حتمية الطبيعة
القاسية
Images et réalisation : Ouahib MORTADA
Contact Mail : ouahibmortada(arobase)gmail.com
Montage : Caroline Beuret
Production : Lo Thivolle
Mineurs… qu’il disaient
Comment changer le regard dominant, ou les idées reçues ??
je me suis attelé à Mineurs .. Ce conte documentaire en réaction contre la rumeur qui disait : « Le mineur ne peut être que mineur ! »
Quand j’ai quitté cette ville-mine j’approchais les trentaines… je m’étais promis de ne plus jamais y remettre les pieds… pourtant la vie et le cours du destin a fait que j’y suis retourné malgré moi.
Le chemin de production de ce film a pris du temps à se réaliser. Je n’ai pas fait d’école de cinéma, je suis autodidacte, d’autre part, la matière de ce film porte en elle l’histoire tourmentée de cette cité de Jerada au Maroc, là où j’ai passé toute mon enfance, mon adolescence jusqu’à l’âge adulte, là ou j’y ai exercé mon premier métier de technicien en génie civil.
En venant m’installer en France j’avais perdu ma langue maternelle et je l’ai retrouvée en réalisant ce film.
Depuis…Il a fallu un certain temps pour que ce film trouve sa forme, porté par Caroline Beuret au montage et Lo Thivolle en conseil artistique.
En 2004 je revenais de mon voyage à Jerada, dans mon sac les premières images de ce film.
Ce n’est qu’en 2009 l’orsqu’on a décidé de créer le collectif de cinéastes Numér0zér0 avec le soutien logistique du Polygone étoilé à Marseille que ce projet a commencé à voir le jour.
Nous avons commencé en 2011 par une présentation du projet lors d’une tournée d’un ours du film. Tournée organisée par Derives.tv. Accompagné de David Yon et Jeremy Gravayat.
J’ai eu carte blanche durant le festival des Ecrans documentaire d’Arcueil et au festival Filmer à tout prix à Bruxelles. Ces moments de projection et de travail, m’ont amené a raconter l’histoire des images pendant que ces dernières étaient projetées. C’est là que nous avons compris que le film serait alors un « Conte documentaire ». Qu’il serait porté par ma voix racontant en langue arabe l’histoire de cette ville-mine.
Plus tard, nous avons déposé un dossier pour une résidence de montage auprès des rencontres Cinématographiques de Béjaïa en Algérie. Nous avons été sélectionnés et nous avons reçu le prix Mouny Berrah en 2016. Cette résidence nous a permis d’avancer dans l’écriture du film. Une bourse nous a alors été octroyé durant un séjour de 5 semaines.
Entre la réalité figée et la réalité en mouvement
Il faut être vraiment schizophrène pour mener une réalisation comme celle-là de l’auto production jusqu’à sa production.
Les difficultés spécifiques et les obstacles afférents à ce genre d’objet cinématographique soulèvent énormément de questions qui restent encore à méditer.
Au cours des rencontres professionnelles du festival national de Tanger dans sa 20ème édition organisés du 02 au 04 Mars 2019, il s’agissait d’exposer à partir de trois exemples documentaires des études de cas. Alors que la production du documentaire au Maroc a beaucoup progressé en quantité et bien même en qualité au cours des dix dernières années. Les réalisateurs invités à travers leurs témoignages vivants ont été invités pour exposer comment les cinéastes de ce genre en développement analysent ce progrès.
Les interventions ont beaucoup insisté sur les problèmes liés aux parcours souvent compliqués et les embuches de toutes sortes qui entravent leurs aventures filmiques. Pour ne pas citer juste le fait géneralement vécu par tous ceux qui travaillent dans cette forme de réalisation et qui partagent le sentiment d’une imposibilité certaine d’obtenir les autorisations de tournages quand ils s’engagent à travailler hors cadre des commandes télévisuelles ou d’autres structures de production/diffusion officielles et officieuses. Sans parler de la rareté des fonds nécessaires pour se faire rembourser les frais et dépenses engendrées à chaque étape d’avancement de leurs recherches si ce n’est en autoproduction du début à la fin.
Pour ma part, j’ai essayé surtout de concentrer mon temps de parole du moins sur la part de développement négligée dans ce genre exceptionnel que nous défendons.
J’ai soulevé dans mes points de vues les pièges qui voilent encore l’identité de ce qu’on appelle « Le Documentaire » souvent à titre erroné ou par méconnaissance des bases de ce genre en particulier. Ceux qui continuent de diluer ses principes dans la masse de productions et qui entretiennent la confusion des genres et des formes par préméditatiion ou dans leur ignorance. De ce fait ils alimentent encore et toujours les oppositions qui se dressent en frontières contre la visibilité de ses formes essentielles pour le progrès de la création cinématographique et leur compréhension par le public.
De mon point de vue et de voir les choses tel qu’on les perçoit en réalité, le fait de confondre le documentaire de création avec les reportages d’investigations est une évidence. Cette vérité malheureuse peut être évité si on y prend garde. Ceci est un fait qui existe quelque soit la région du monde.
Les centres cinématographiques et les politiques culturelles sont responsables de cette situation que l’on ne fait ici que constater et révéler.
C’est aussi aux critiques de l’art cinématographique également par leur devoir d’écrire et de décrire pour aider à faire dissiper l’évidence mentale entre la réalité figée qu’entretiennent les esprits conservateurs dans notre domaine et la réalité en mouvement qui lutte et doit combattre toutes les formes d’archaïsme intellectuel partout où il se niche.
Cela m’a semblé plus important à cet endroit de révéler les vraies discordes au lieu de me contenter de relater nos difficultés de parcours particuliers et atypiques. Le fait que ce festival national nous invite en tant que défenseurs attitrés du documentaire. Il était pour moi évident de ne pas hésiter à dire que nous ne sommes pas journalistes ! Dans la pratique de notre métier nous devons nous garder de reproduire les mêmes façons de voir et de traiter la réalité que nous étudions en suivant les mêmes tuyaux de facilité d’exercice et d’exécution pour finaliser nos projets.
D’ailleurs j’ai appris que le fait même de ne pas être en possession de carte professionnelle critère obligé en tant que cinéaste réalisateur marocain, je ne peux prétendre à une aide de coproduction du CCM sans en faire la demande préalable et sans l’avoir obtenue avant toute demande d’aide financière quelle qu’elle soit.
Le fait que nous nous sommes associés dans le cadre de cette jeune association (DOC.MA) pour soulever et défendre les intérêts de futures projets documentaires dans notre région me semble encore plus important que de se regrouper pour présenter nos travaux en particulier ou en séances de projections publiques de nos films et d’en discuter sur les fonds de toiles sur des sujets divers qui nous travaillent.
Par la suite de nos brèves interventions au cours de ces rencontres, j’ai recueilli de la part de certains professionnels et des étudiants de cinéma présents des remarques et des retours de discussions, qui me font dire qu’a l’heure d’aujourd’hui il est plus difficile que notre situation en tant que réalisateurs documentaristes puisse changer pour trouver la même conviction chez les producteurs et leurs compères distributeurs pour s’investir autant dans ce genre qu’avec les faiseurs de fiction.
Le Documentaire reste le parent pauvre du métier de cinéaste. Il faut être doublement fou pour s’atteler à y rester en exercice. Mais comme le disait Audiart « il n’y a que le les félés qui laissent passer la lumière.. »
J’ai cité cette phrase qui m’est chère « Le hasard n’existe pas. Seule la réalité existe ! Elle est conflictuelle et permanente. Ce que l’on appelle ‘H’asard n’est que conjonction de circonstances. »
Ouahib Mortada.