CMCC

René Allio a créé à la fin des années soixante-dix, à Font Blanche près de Marseille, le Centre Méditerranéen de Création Cinématographique. Dans une note de présentation du centre, il en décrit ainsi les objectifs : « Favoriser les réalisations des cinéastes de la région, leur apporter un équipement technique trop rare autour d’eux, offrir des occasions de formation aux débutants, devenir un lieu de rencontres et d’échanges dans la vie artistique régionale, déboucher sur la production de films financés et exploités sur le marché cinématographique et télévisuel. »

Les premières années (1980-1983), les activités du CMCC seront orientées autour de l’organisation de colloques (1980 – Territoire et narration – La Méditerranée et le cinéma français; 1981- Rupture et continuité dans le cinéma méditerranéen – Cinéma égyptien et catalan; 1983 – Centre et périphérie – le rôle du CMCC et la place du cinéaste dans le système), et de séminaires (janvier 1982 : Financement ; avril 1982 : Écritures et cinéma ; novembre 1982 : L’image et le cinéma ; mars 1983 : Le son et le cinéma). Ces rencontres étaient des moments de partage d’expériences entre des auteurs et des techniciens confirmés et des jeunes praticiens du cinéma venus de la région et des universitaires, chercheurs en cinéma, historiens etc. S’y croisèrent, entre autres : Jean-Luc Godard, Youssef Chahine, Robert Kramer et Frederick Wiseman…

Avec l’arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981, le centre dispose de plus de moyens et prend un rôle de producteur plus important. Le catalogue des films produits, coproduits ou aidés par le CMCC comportent une centaine de titres, longs, moyens ou courts métrages d’auteurs souvent débutants. Pour exemples : Histoire d’Adrien de Jean-Pierre Denis, tourné en occitan, qui obtient la caméra d’or à Cannes en 1980, La jeunesse, premier long-métrage de Philippe Faucon en 1984, ou Rouge midi de Guédiguian, tourné en 1983 dans les locaux de Font-Blanche.

Le CMCC avait tout d’une utopie concrète quand il se proposait d’offrir tant un lieu de réflexion qu’un soutien aux productions locales. Son histoire peut être analysée comme un exemple précurseur des politiques de décentralisation et de financements territoriales du cinéma.

Ci-dessous les retranscriptions et les captations vidéo des séminaires Ecritures et Image. Nous remercions la Régie Culturelle Régionale PACA pour l’autorisation de diffusion de ces archives et le polygone étoilé pour la numérisation des vidéos.

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