Le 21 avril 2002, le candidat de l’extrême droite accédait au second tour de l’élection présidentielle française.
Le 1er mai, la traditionnelle manifestation syndicale prenait une dimension inédite, une rare ampleur. Ce fut une manifestation populaire, familiale, métissée : toute une population qui adressait un NON clair au Front National.
Je faisais partie des quelques 500.000 Parisiens dans la rue ce jour-là. J’ai pris des images avec ma première caméra Super 8 ; les premières images que j’ai tournées.
En 2022, à l’occasion d’une nouvelle élection présidentielle et d’élections législatives au cours desquelles la présence de l’extrême droite ne semble plus surprendre personne, j’ai eu envie de monter ces images maladroites pour, peut-être, la valeur d’archives que le temps leur a conféré. À la façon d’un Cinétract désabusé, le film rend hommage à l’élan de ce sursaut collectif autant qu’il prend acte de sa défaite irrévocable.
A l’heure de l’extrême droite « dédiabolisée », j’ai fait ce film pour mesurer ce qui a été perdu en route.
Mise à jour : En 2024, à la faveur des élections européennes et de législatives inattendues, il semble qu’un sursaut puisse être à nouveau possible bien que l’extrême droite ait assis son emprise sur les esprits et se trouve plus proche que jamais de l’exercice effectif du pouvoir.