Ma rencontre avec le Collectif Jeune Cinéma

© Cécile Ravel, Narcissus Poeticus, 2002
Texte de Cécile Ravel, juin 2021

Ma pratique du cinéma différent a débuté en 1989 grâce à une immersion d’un an au San Francisco Art Institute, avec pour mentors Lawrence Jordan, Janis Lipzin, Al Wong, et Phil Solomon, alors enseignant invité. Je n’avais aucune pratique du cinéma avant, mais je travaillais l’image projetée, réalisant des diptyques narratifs de diapositives dessinées. À l’issue de ce séjour aux États-Unis, mes outils et supports étaient le Super 8, le film 16 mm, la diapositive 35 mm que je combinais en récits multi-écrans, en direct, jouant de déconstructions et reconstructions de l’image, du son, de la narration.

Je m’intéressais à la plasticité des écrans que permettaient ces projections hybrides, composant des profondeurs variables, des formats multiples. J’avais à cœur de défaire la normalisation et la banalisation de la diffusion audiovisuelle, et considérais les supports, les formats, l’échelle, comme outils plastiques et médiums signifiants.

Revenue en France, je me suis heurtée à deux difficultés: la première, continuer à pratiquer la pellicule face à une pénurie pénalisante des laboratoires, avec des coûts d’achat et de développement parfois trois fois plus élevés qu’aux États-Unis

La deuxième difficulté concernait la diffusion: les structures institutionnelles, et même l’Université d’Arts Plastiques (UFR Saint Charles où j’enseignais de 1990 à 1993), se débarrassaient de leur matériel de projection dédié à la pellicule, préférant de nouveaux standards, plus commodes et moins fragiles: le Beta, la VHS, le HI8 et autres formats vidéo analogiques.

Ces deux obstacles m’ont renforcée dans mes réflexions sur les supports et dispositifs de projection, qui ne pouvaient rester neutres, mais constitutifs de l’esthétique et du sens de l’image. De plus, je défendais l’idée de l’opératrice: faire corps avec les projecteurs et la projection, être au milieu du public et interpréter sa partition comme une instrumentiste. La dimension performative était consubstantielle à la diffusion des images et aux sons multiples.

Quelle diffusion pour des films hors formats institutionnels ?

J’avais la chance de côtoyer à la faculté, Stéphane Marti et Joseph Morder avec qui je devais développer une complicité de praticiens du Super 8. Joseph allait m’embarquer ensuite vers les Rencontres du Super 8 de Tours où il était invité chaque année, pour m’amener à y participer. J’assistais alors aux projections de ses Archives Morlock qu’il commentait en direct et je découvrais tout un univers du journal filmé, avant même de voir les films de Jonas Mekas.

De Stéphane, mon deuxième complice du Super 8 à Saint Charles, je ne connaissais ni les Brigades s’Marti, ni son lien avec le Collectif Jeune Cinéma (CJC). Stéphane n’avait qu’un service ponctuel tandis que j’étais en poste détaché à la fac. J’avais le privilège de séjourner aussi longtemps que je le voulais dans les locaux que je parvenais à squatter même la nuit. Je ne devais retrouver Stéphane que quelques années plus tard au CJC, en 2000, et surtout découvrir son travail de cinéaste, ainsi que les séances de ses les Brigades s’Marti. Ce travail de pédagogie du cinéma expérimental développé par Stéphane s’est imposé à moi à l’occasion de ces séances, incroyablement stimulantes et jubilatoires. J’ai réussi à obtenir ensuite dans mon lycée à Nevers (le Lycée Alain Colas pour les sections pré-bacs, et pour les étudiants, l’ESAAB, École Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne) la possibilité de mettre en place un atelier Super 8, pour lycéens et pour les étudiants d’Arts Appliqués.

Le Collectif Jeune Cinéma allait être la réponse à un enjeu dont je découvrais, de déconvenue en déconvenue, l’importance: diffuser, montrer la création, dans des conditions respectueuses du travail du cinéaste, et du sens de l’œuvre. Surtout lorsque celle-ci implique une pluralité de supports, qui plus est, argentiques. Et accueillir un champ de création audiovisuelle autre que celui établi par les structures culturelles officielles.

En dehors de Nevers (Festival Nevers à l’Aube) et Tours (Rencontres cinématographiques Super 8 de Tours), la diffusion de mes projections-performances était quasi impossible ou rencontrait même le dédain de certains délégués des DRAC à qui j’envoyais des demandes de subventions, car sortant des catégories (« installation » ou « vidéo » ?). Je n’en revenais pas du conformisme et de l’ignorance des institutions culturelles dédiées à « l’art contemporain » et à leur mépris du cinéma expérimental dont je dévorais désormais les essais esthétiques et historiques. Pourquoi « l’art vidéo » (dont j’appréciais beaucoup de créations) était la seule catégorie référencée dans les dossiers des DRAC ? Comment pouvait-on exposer, diffuser la création audiovisuelle contemporaine « officielle » dans l’ignorance de pratiques différentes que je découvrais, souvent fortuitement au Centre Pompidou, ou organisées par Light Cone, par Pip Chodorov, ou par le CJC (dont j’ignorais encore l’entité).

Une famille portée par Marcel Mazé

En 2001, à l’occasion d’une séance de la Cinémathèque française sur les grands boulevards dédiée à Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, dont je suivais le travail extrêmement stimulant, je retrouve des complices du cinéma expérimental, de l’UFR d’Arts Plastiques de Saint Charles où j’avais enseigné pendant trois ans: Stéphane Marti, Joseph Morder, mais également des Rencontres de Tours (Gérard Courant), et d’autres comme Pip Chodorov. Marcel Mazé, que je ne connaissais pas encore, était présent et la discussion entre nous tous amène Pip et Marcel à me proposer de montrer l’ensemble de mes réalisations au Cinéma La Clef, quelques mois plus tard.

Ce jour-là à La Clef, il devait y avoir au mieux une dizaine de personnes dans la salle, dont Marcel, Sarah Darmon, alors administratrice du CJC, et Orlan Roy. En cabine de projection, Stéphane Marti me rassurait (car j’étais très angoissée, séparée du public, devant enchaîner dans le local minuscule, des configurations de projection différentes et très encombrantes) et m’assistait avec une gentillesse et un dévouement inoubliables.

À la suite de la projection, j’ai échangé dans la salle avec Sarah, Orlan, et surtout Marcel qui m’a posé plein de questions. Je leur ai fait part de ma frustration face à l’impossibilité de diffuser ce travail (hormis ce jour-là!) et de mon désir de cesser ce type de création multi-écrans. Marcel m’a non seulement encouragée à continuer dans cette voie et surtout m’a invitée à rejoindre le Collectif.

J’ai découvert à travers les séances régulières, le catalogue, les focus et le festival, un groupe engagé, fidèle, bienveillant. Je faisais désormais régulièrement les allers retours depuis Nevers pour être présente quand l’occasion me le permettait ou selon la programmation. Les membres du Collectif constituaient pour moi une véritable famille, avec des pluralités d’approches, parfois conflictuelles. Mais je découvrais, grâce à Marcel, l’incroyable ouverture et diversité de ce cinéma différent, qui incluait tous les langages, et aussi, combien Marcel défendait cette ouverture. Je me souviens lors de débats parfois houleux (mais passionnants), combien il marquait une distinction et une complémentarité entre cinéma expérimental et cinéma différent. J’ai été frappée par la ténacité de Marcel à accueillir cette diversité, et comment cette diversité s’est maintenue jusqu’à maintenant, Laurence Rebouillon et Frédéric Tachou ayant poursuivi sans faille cet engagement.

Des séances et des rencontres déterminantes

Je faisais face à des positions excluantes, voire intégristes de la part de certains coopérateurs et réalisais que le cinéma expérimental, explorateur d’un langage inattendu (pour prolonger l’expression de Frédéric Tachou), s’installait dans des catégories où on finissait par l’attendre. Ainsi risquaient d’être exclus, entre autres, des films investissant des codes narratifs et certains codes de montage ou cadrage du cinéma ordinaire.

Je me sentais proche de la plasticité narrative de Stéphane Marti et de Laurence Rebouillon dont je découvrais davantage le travail, tout en étant fascinée par les réalisations contemplatives ou hypnotiques de Philippe Cote, Robert Todd ou Viviane Vagh. Les séances du CJC étaient à chaque fois une révélation de la richesse inouïe des pratiques des membres du Collectif, une remise en jeu de ma réflexion, un aiguillon. Je réalisais à quel point certain.es cinéastes donnaient à l’image filmique une force de sidération qui me hantait des jours durant. Il y a quelque chose qui relève de la puissance magique (telle que Marie-José Mondzain la définit à propos des films de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki), dans beaucoup de ces films que j’ai vu projetés lors des éditions du Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris (FCDEP) ou des séances régulières du CJC. J’ai découvert un au-delà de la simple séduction de l’image, de sa dimension épiphanique en venant aux séances du CJC : le traitement de la durée, du rythme, de la répétition et de la matière filmique conféraient à beaucoup de films une force que je n’avais jamais ressentie auparavant comme spectatrice. À chaque séance, je sortais avec un furieux désir de filmer encore et de me remettre en question.

On doit à Bernard Cerf l’appellation Festival des films différents et expérimentaux de Paris, afin de marquer à la fois ce distinguo et cette ouverture. Le festival de 2002 a été l’occasion pour moi de rentrer davantage dans le Collectif et de continuer à creuser la question du multi-écran. Mon diptyque Super 8 sélectionné, Narcissus Poeticus (2002), faisait la séance d’ouverture du festival ; les projecteurs étant au milieu du public, dans la grande salle de La Clef, comble pour l’occasion. La réception positive de l’équipe et du public ce jour-là a fait que j’ai éprouvé une vive émotion et une légitimité à continuer dans cette voie, au sein d’un groupe vraiment porteur.

© Cécile Ravel, Narcissus Poeticus, 2002

Je me suis engagée alors dans un projet ambitieux pluriel, de plusieurs années, Le Jardin de Jessé (jusqu’en 2009), se déployant sous différentes formes: projection-performance (en 2003), installations multimédia, dessins… sur les récits de vie de ma famille immigrée, et sur les racines des immigrés tunisiens et algériens de Nevers. Cette création au long cours découlait de cette légitimité trouvée au CJC. En plus de son travail de distribution, de conservation et de collection, la coopérative déploie un réseau précieux de contacts institutionnels. Le CJC m’a mise en contact avec d’autres festivals et fait rencontrer des structures et des diffuseurs qui ont élargi mon univers et favorisé la diffusion de mes réalisations : Hubert Corbin au Cinemed de Montpellier en 2005, Simone Dompeyre à Toulouse avec Traverse Vidéo en 2008, Raphaël Bassan, membre du CJC et rédacteur à Bref, le magazine du court métrage.

© Cécile Ravel, le jardin de Jessé, 2003

Transmission et pédagogie

Il allait de soi que le CJC devait venir à Nevers…

En 2003, j’ai donc invité Sarah et Orlan pour une séance-carte blanche du CJC au Café Charbon, en partenariat avec Sceni Qua Non, association du film et du spectacle court dans laquelle j’œuvrais. Nous avons projeté dans la petite salle de concert, plaçant les projecteurs 16 mm et Super 8 sur la table de mixage. Il y a une tradition du cinéma itinérant dans la Nièvre, et une continuité logique avec le nomadisme du Collectif Jeune Cinéma, changeant souvent de lieux de résidence et de diffusion à travers les années. Nous restons avec le CJC dans une énergie infatigable à déployer des projecteurs différents, vidéo ou argentiques, des écrans, du matériel sonore aussi divers que les formats des supports filmiques.

Le pôle transmission, alors initié et piloté par Louis Dupont, m’intéressait beaucoup, et j’en suis venue à animer des séances du CJC à destination des enfants, à la Clef (une séance que j’avais intitulée Raconter autrement), aux Studios à Tours, puis à Mains d’Œuvres. À Mains d’Œuvres, l’expérience a mobilisé beaucoup de membres du Collectif pour encadrer l’atelier de réalisation sur pellicule qui a suivi la projection et a conforté mes convictions sur la transmission des films expérimentaux et différents auprès des enfants: la présence des projecteurs Super 8, 16 mm et diapositives au milieu de la salle où se tenaient les bambins de Saint-Ouen stimulait leur curiosité et leur attention. Leurs encadrants du centre de Loisir dormaient pendant la séance, tandis que les gamins étaient survoltés, leur tête faisant l’aller-retour permanent du projecteur à l’écran ; ils posaient des questions, réagissaient… ce qui leur donnait envie de créer ensuite.

Je cherchais à établir des dynamiques de partage entre mes étudiant.es à Nevers et les programmations du CJC. C’est ainsi que, entre autre grâce à Louis, mes étudiant.es de l’atelier Super 8 de mon lycée à Nevers, engagé.es dans des pratiques du cinéma expérimental, vinrent présenter leurs films à La Clef, dans le cadre d’une carte blanche du CJC. Autant je me sentais pénalisée culturellement face à l’immersion de mes ami.es cinéastes de région parisienne dans le bouillon du cinéma expérimental, autant je découvrais le privilège à enseigner la pratique d’un cinéma différent en province. Les locaux et les équipements confortables, l’énergie et la créativité débordante des étudiant.es d’arts appliqués (BTS et DSAA de l’ESAAB) étaient des atouts décuplant les productions de nos jeunes Neversois, venant régulièrement au festival ou à l’occasion à des séances régulières. L’atelier Super 8 de l’ESAAB était un atelier libre et facultatif, sans évaluation finale, mais les élèves intégraient leurs films dans leur portfolio pour leur poursuite d’études vers les Arts Décoratifs ou les Beaux-Arts. Elles et ils étaient nombreux et l’idée de soumettre leur film ensuite au regard d’expert.es extérieur.es était un facteur d’exigence et de volonté d’aller au bout du travail.

Du cinéma élargi au support unique

Vivant et travaillant à Nevers, je ressentais pas mal de frustration à ne pas être plus présente au CJC, et je réalisais à quel point ma culture du cinéma expérimental était réduite face aux coopérateurs actifs. À chaque venue, je me sentais souvent décalée face à l’expertise de mes camarades cinéastes, qui baignaient dans cette profusion de créativité au quotidien. Les séances auxquelles j’assistais, montraient à quel point le CJC développait non seulement un travail de documentation et de ressources cinématographiques impressionnantes, mais aussi, un talent de découvreur de cinéastes. Le festival au fil des ans gagnait en ambition et en exigence, tant sur la sélection, le contenu des séances, et le catalogue, dans sa forme comme dans son contenu. J’ai découvert très candidement mais avec jubilation, qu’il existait un cinéma expérimental militant, en rencontrant Pierre Merejkowsky et ses films, lors de séances fracassantes, et simultanément Colas Ricard. Deux nouveaux compagnons de cheminement filmique qui m’ont beaucoup stimulée.

La demande de Colas à différents coopérateurs de réaliser la dernière Kodachrome pour marquer symboliquement la disparition de cette pellicule Super 8 mythique a été un déclencheur. Comment passer du multi-écran au support unique, fatalement détaché de soi, destiné à être diffusé sans que je sois présente ??? Un vrai défi, et les autres membres du CJC nous ont plongés dans d’autres belles aventures de ces films collaboratifs (Carole Contant avec Balance des blancs) qui renforcent ce sentiment d’une communauté active et interactive.

La contrainte d’une seule bobine initiée par Colas m’a fait reconsidérer le matériau filmique et mon rapport à la narration. À partir de là, mes récits se sont orientés vers le journal filmé, facilitant il est vrai leur diffusion, leur visibilité et même leur réalisation.

Sans doute le multi-écran me permettait de fragmenter le récit et de dissimuler dans les interstices de références mythologiques, de ces écrans protéiformes, ce qui était vraiment à l’œuvre dans mes réalisations: la question du je, de qui parle, et de pourquoi je parle? Puisque le récit devenait plus direct avec les journaux filmés, que devais-je faire de la voix-off ? Spontanément, la voix devait être un matériau acousmatique et devenait strates et filtres sonores empilés jusqu’à être inintelligibles, mais, je préférais en faire une matière textuelle, faisant corps avec l’image, dans l’image, collée au lieu filmé, et jouant d’occurrences en fonction de ce qui se trame.

Le journal filmé m’amenait à reconsidérer le film documentaire et à regarder et écouter plus attentivement les films de Pierre Merejkowsky, de Philippe Cote et de Joseph Morder, dans leur relation au texte ou à la parole. Enfin, cela a révolutionné mon rapport à la caméra, devenant plus mobile, prolongement de mon corps, intégrant de plus en plus le tourné-monté, selon des rythmiques improvisées et non plus construites comme du temps de mes films en cinéma élargi.

Cette nouvelle étape de réalisation a été nourrie d’échanges critiques profonds avec Philippe Cote, au moment des retours des séances consacrées aux nouveaux dépôts des films au CJC. Également lors des séances régulières, ou du festival, ou chacun découvrait la dernière réalisation de l’autre. Les discussions critiques sur le travail respectif étaient profondes, fécondes, et nous faisait avancer considérablement. Combien de fois telle personne avait vu avec recul, ce que moi ou d’autres étions incapables de percevoir dans notre film. En 2007, Damien Marguet avait proposé de faire des séances de Work in progress à Mains d’Œuvres, avec échanges spontanés sur le travail en cours, dans l’auditorium. Discussion à chaud sur ce que nous découvrions à l’écran et souvent face à de jeunes cinéastes qui déposaient leur premier film. Nouvelle expérience de confrontation critique constructive, qui devait trouver son prolongement dans les débats publics du jury lors des délibérations pour l’attribution des prix du festival à partir de 2012. J’ai assisté à des discussions des différents jurys, presque toujours européens et/ou d’outre-Atlantique, d’une qualité et d’une exigence remarquables, extrêmement enrichissants.

Étant dans une démarche principalement d’autoproduction, l’environnement du Collectif m’a poussée à aller vers une réalisation plus professionnelle. En 2010, Laurence Rebouillon et Bernard Cerf ont produit mon film Plume. Grâce à eux, j’ai dû m’investir davantage dans l’écriture et la mise en œuvre d’un projet d’une autre envergure. Le Collectif Jeune Cinéma comme distributeur du film a ouvert les portes de financements régionaux. Laurence a mis ses compétences et son énergie au service de ce projet et cet accès à la production, a permis une copie de distribution gonflée en 35 mm avec son Dolby.

© Cécile Ravel, Plume, 2010

Toutes ces expériences témoignent de dynamiques de création individuelle ou à plusieurs, portées par un collectif, très souvent bienveillant et absolument stimulant et constructif. Des réactions épidermiques, des propos malveillants ou insultants, des postures sectaires ont émergé ici et là pendant ces années chez certains membres, mais je les considère comme très minoritaires; elles n’ont jamais mis en danger la structure ni l’esprit de convivialité du Collectif. La majorité des membres actifs et du bureau, les président.es ont toujours réussi à dépasser et à calmer les débordements occasionnels, de Marcel Mazé, à Laurence Rebouillon jusqu’à Frédéric Tachou.

J’insiste sur ce sentiment d’appartenir à une famille que je ressentais lorsque je revenais à Paris, à Saint Ouen, à Bagneux, à Montreuil ou rue des Écoles. Je reste toujours impressionnée par le dynamisme et le professionnalisme des différente.s coordinatrices, coordinateurs, administratrices et administrateurs que j’ai rencontré.es (Sarah Darmon, Raphaël Sevet, Daphné Hérétakis, Damien Marguet, Olivia Cooper-Hadjian, Julia Gouin, Victor Gresard, Théo Deliyannis) et personnalités du CJC (Marcel Mazé, Laurence Rebouillon, Philippe Cote, Raphaël Bassan), dont l’analyse et l’expertise dans la programmation étaient et sont remarquables, ce qui reste pour moi la force du CJC qui poursuit cette belle aventure avec l’équipe actuelle.

Cécile Ravel, juin 2021

Descriptif des films cités

Back to London, film Super 8, 2008

© Cécile Ravel, Back to London, 2008
© Cécile Ravel, Carnet de notes, 2008

Séance En avant la toute jeune garde, 2007, Cinéma la Clef (Stéphane Marti à l’arrière-plan)

Cécile Ravel dans En avant la toute jeune garde, 2007

Narcissus Poeticus, Diptyque Super 8, 2002

Plume, Super 8 sur 35 mm, 2010

Bacchanales neversoises-mantouanes, 2 films Super 8, diapositives, avec Jean-Marc Manteau, 1994

© Cécile Ravel, Bacchanales, 1994
© Cécile Ravel, Bacchanales, 1994

Le Jardin de Jessé, films Super 8, vidéo et diapositives, avec Jean-Marc Manteau, 2003

© Cécile Ravel, jardin de Jesse concert, 2003

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