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Danièle Huillet
Ici,
Une promenade a vélo,
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une rencontre au bord d’un canal,
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puis une histoire de vie qui s’ébauche.
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Le temps de partir se précipite,
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il reste un jour pour commencer a filmer,
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pour commencer à enregistrer.
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Le tournage durera deux matinées.
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Garder une trace de ce moment.
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Partager ces instants,
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et dire quoi alors ?
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Ne pas dire,
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mais faire ressentir,
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faire éprouver…
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par le son et l’image,
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par rien d’autres… dans l’absence de sens,
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dans l’absence d’intention,
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juste exprimer les sentiments,
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partager et éprouver,
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le temps de cette histoire sous ce pont.
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« Comme dans un texte, la virgule du titre sanctionne la possibilité d’une suite, qui serait ici l’altérité de l’ici, ie, l’ailleurs. Autrement dit, son occurrence inhabituelle dans un titre renvoie à un ailleurs de la territorialité des hommes installés sous un pont, un non-lieu. Dans ce film, l’ailleurs de la cité est constamment présent par la bande audio (bruits de circulation), puis s’élargit avec les panoramiques circulaires et enfin par l’insertion d’éléments urbains (kayak, voiture). Cette virgule a donc valeur de disjonction : eux, ici et, ailleurs, les autres. Pourtant, eux, ici, sont presque invisibles. Un plan, distant, les révèlent cependant. Nous ne les voyons pas, nous ne voulons pas les voir ? Cette virgule pointe et sanctionne notre refus d’égard des autres, les pauvres, les exclus. Elle nous renvoie à notre individualisme, nous qui avons un lieu habitable, nous qui écrivons ce texte d’un vrai lieu »
_ Michel,