Nous revoilà, derviches électroniques dans le tourbillon de l’histoire, en quête d’espace vital au delà de nos destinées revues à la baisse. Sur les sentiers des rêves urbains, art de la rue, œuvre anonyme en progrès, au cœur d’une exposition qui mue inlassablement, chaque fois que le sang coule.
Nous revoilà, dans les coffres étrangers des multinationales, dans l’hologramme des existences inconsistantes qui se crispent à chaque chute de la Bourse.
Les temps sont en train d’accoucher et l’odeur de la transition vient chatouiller les nez bouchés, c’est l’instant crucial qui ouvre sur des issues de secours ou bien nous condamne à moisir pour toujours.
Au spectacle qui promet beaucoup mais dont on ne reçoit que des miettes, nous substituons l’image d’un flic qui jette de bon cœur son bouclier à terre, vibrant á l’unisson d’un premier amour. Nous demandons la chute du mur de Jéricho de la consommation, nous, citoyens indociles au cœur de cette époque où chaque euro équivaut à un milligramme d’antidépresseur.
Nous vomissons l’opium de la Sécurité à la face de ceux qui ont formalisé la liberté, qui l’ont peinte sur des emballages de détergents, qui l’ont découpée dans les fast-food et l’ont servie hors – taxe en 50 mensualités.
Notre vérité déchire la nébuleuse des lobotomisés qui a nourri son voyeurisme dans les salons des tabloïds, elle fait éclater les fenêtres sécurisées qui encadrent les pubs.
On ne restera pas dans notre cocon, on deviendra chrysalides et on va brûler, on va détruire, on va s’amuser comme si ce jour serait notre dernier.
Nous nous sommes nourris de nos cendres, dans la rue, pas à pas, nous conquérons la férocité du faucon, la délicatesse de la fleur.
En marge de Babel, nous détenons d’ailleurs encore quelques surprises pour les faiseurs d’opinion qui pensent que notre pauvre chair va ravitailler leurs réceptions mondaines, oubliant que les germes sont d’abord toujours imperceptibles.
27 mars 2010
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Οι σπόροι του Δεκέμβρη. 2008. Μια μισάωρη αφήγηση σε προσωπικό ύφος για τον Δεκέμβρη. Περιέχει -μεταξύ των άλλων – καταγραφές από τους δρόμους και τα γεγονότα καθώς και αναπαραγωγή οπτικού και ακουστικού υλικού από τα media εκείνες τις μέρες (εφημερίδες και τηλεόραση). Το μοντάζ παραπέμπει σε μυθοπλασία. Πρόκειται για προσωπική κατάθεση. Τελειώνει με το τραγούδι των Lost Bodies « αρκετά », αφού έχει προηγηθεί η ζοφερή σκηνή με τους μετανάστες να κατακλύζουν την πλατεία συντάγματος για να « γιορτάσουν » το νέο έτος και τον δήμαρχο να βγάζει το λογύδριο του. Πυροτεχνήματα !
(Version du film sous-titrée en Anglais)