Février 2022, L’Etna – atelier partagé de cinéma expérimental, à Montreuil. Bani Khoshnoudi développe des bobines 16 mm et commence le montage de la partie filmique de l’installation El Chinero, un cerro fantasma, inaugurée le 23 avril 2022 au Museo Experimental el Eco à Mexico City.
Née à Téhéran, la cinéaste et artiste approfondit, depuis son premier et remarqué court métrage de fiction intitulé Transit (2004), un cinéma des migrations, des omissions et des luttes. Elle s’engage dans une pluralité de formes, de tentatives et de registres filmiques.
Je prépare un film documentaire à propos des expériences filmiques de Bani Khoshnoudi. Son titre de travail est Bani Khoshnoudi. Contrées filmiques. Il se concentre en premier lieu sur ses deux films documentaires, vidéographiques, tournés à Téhéran : A People in the Shadows (2008) et The Silent Majority Speaks (2009-2014). Ne pouvant plus travailler en Iran, Bani Khoshnoudi déplace désormais ses recherches filmiques au Mexique. Le Mexique est déjà le pays de plusieurs de ses fictions d’exil (Luciérnagas (2018), son deuxième long métrage suit Ramin, jeune homme gay persécuté en Iran qui débarque clandestinement à Veracruz) ; avec El Chinero, installation qui porte le nom d’une colline à un peu plus de 100 km au sud de Mexicali, elle construit une archive filmique de la chasse aux Chinois installés au Mexique, quelques années après la révolution mexicaine de 1910.
La forme filmique brève publiée ici montre la réalisatrice au travail, en réflexion, avant qu’elle ne reparte au Mexique. Cet essai de deux minutes est imprégné d’une remontée, celle d’un fragment sonore du film tourné clandestinement à Téhéran en 2009.
Quelques notes, en deux trois touches, d’un film passé, pour un film et des recherches à venir. C’est ainsi qu’avance Bani Khoshnoudi. Contrées filmiques.
Robert Bonamy
Contact : robert.bonamy(arobase)univ-grenoble-alpes.fr
