Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma & Détective, films de J.-L. Godard.

Textes d’Yves Tenret parus dans l’hebdomadaire La Nuit, n°6, le jeudi 5 juin 1986.

Jean-Luc Godard & la police.

Débranché, moraliste, solitaire, prophète des bords du Léman.

Le gros Victor Lanoux présente le téléfilm de la «Série noire». Il est signé Jean-Luc Godard. La télévision romande change de grille et le coince un soir de semaine, très tard. Les protestants médiatiques ont eu peur du pasteur Godard. Il y a de quoi. L’arme du crime est redoutable. A condition de rester éveillé.

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Un motard tué et le héros fusillé dans les clous dans A bout de souffle, des barbouzes dans Le petit soldat, des maquereaux dans Vivre sa vie, Les carabiniers, Le grand escroc, le braquage de Bande à part, Lemmy Caution, agent secret dans Alphavilie, les gansters dans Pierrot le fou, Anna Karina, détective amateur dans Made in U.S.A., le rêve d’une police plus efficace dans La Chinoise, la police routière dans Week-end, etc, c’est fou ce que la morale mène le même combat que la police. Cette affirmation n’est pas un gant.

DÉTECTIVE

Godard est un cinéaste suisse. Le producteur, Alain Sarde, 35 ans, a écrit l’histoire. Il a passé un marché avec Godard : «Jean-Luc, tous les dix-huit mois, tu me fais un truc à affiche et moi, je te trouve les chicons pour les machins hyper-cérébraux que tu tournes entre-temps». Godard, académique, enculturé des bronches, sans extravagance, sage… Ce film a-t-il fait affluer les sous à la caisse ? Détective nous fait croire aux amours médiatiques. Les plans déchiffrant Baye sont d’une tendresse éprouvante. Le vieux Godard a encore plus d’un tour dans son sac. Sa tendance à la récrimination s’accentue. Il joue Rolle contre Paris. OK. Mais ces histoires de sexe dont il tisse ses films depuis dix ans, qu’est-ce que ça vaut par rapport à la moindre apparition dans l’un de ses films d’avant 68 d’Anna Karina? Déjà puritain, il scandalisait, brodant sur la prostitution dans Vivre sa vie. Seulement, il sentait encore ce que sont un billard ou un juke-box. Maintenant, il est dans le cache-sexe. Ça lui mange la tète… Entre l’invention et le huis-clos domestique, il a choisi le huis-clos. La barbe !

LA MEUF ET LE KEM

Une passion traverse son oeuvre : la femme. C’est la seule qui frémit partout, de Charlotte et son Jules à Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma… Comme tous les passionnés, il oscille aux extrêmes : de la misogynie à une chaleureuse tendresse attentionnée. Dans Détective, les nombreux gros plans sont gênants parce qu’ils sont beaux et donc infestés de bêtise. Godard veut-il à présent le beurre et l’argent du beurre, être à la fois bavard et séduisant? Ne fera-t-il plus de plan de la vitalité de celui du Petit Soldat dans lequel Anna Karina disait au téléphone :
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– Je ne suis pas triste que vous partiez. Je ne suis pas amoureuse de vous. Je ne vous rejoindrai pas au Brésil. Je ne vous embrasse pas tendrement.

Il n’y a plus d’instants dans les films de Godard. Plus de vitesse. Plus de ruptures. Plus de spontanéité. Plus de n’importe quoi pas n’importe comment. Plus de cynisme. Etre gauchiste donne un virus : juger. L’art devient morale. Godard n’a gardé que la distanciation. Alors :
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– Non, Jean-Luc, je suis venu rechercher ma brosse à dents…

Johnny ne boit plus. «Johnny mange des côtelettes, boit son eau. Sérieux. Calme comme le Pacifique. C’est fou ce qu’il a maigri, même des mains, et s’est alangui». (J. Cau). Léaud, Terzieff, Brasseur : la nostalgie ? La vieillesse agressive. Ils sont tous les trois excellents. Le livre de référence, Lord Jim de Conrad, reste dans la poche d’Halliday. Godard ne sait pas raconter ! Ce n’est sûrement pas lui qui a une âme à la Conrad… La seule et authentique séquence digne de Conrad est dans un Coppola : c’est le départ du bateau dans Apocalypse Now. Godard n’a qu’un récit : le manque, l’impossibilité, la sécheresse, l’aridité. Aucune imagination. Un courage têtu : empoigne frontale. Pas de faux-fuyants. Insistons : il ne fait pas semblant d’être cérébral… Il n’a plus de scrupules. Sa force, c’était l’anxiété. Avec l’âge, il a gagné une certaine sérénité malheureusement démentie par les mots creux de la bande-son. Il a une tendance à s’accepter, à se caresser dans le sens du poil, à s’aimer, lui et son tempérament ronchon, qui mine son œuvre. «J’adore miner mon œuvre…» Juvénile, – et il l’est resté longtemps -, il affirmait :
– Si vous avez envie de dire une chose, il n’y a qu’une solution : la dire.
Et quand on n’a plus envie, plus de chose, plus rien à dire, qu’est-ce qu’on fait ?

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DÉTECTIVE, FLIC, INDIC, VOYEUR, CINEASTE…

En 1966, Godard présentait Deux ou trois choses que je sais d’elle comme un essai sociologique en forme de roman écrit avec des notes de musique. Détective est un roman de gare écrit dans le style verbeux des essais français, avec des photos de Paris-Match comme matériaux de base. «Combien de femmes dans mes bras, sur les bras et sur le dos ?» demande Johnny à son ordinateur. Léaud, sortant d’une chambre, prévient Terzieff : «Sois gentil avec elle. Elle a dix-huit ans». Puis il ajoute, s’adressant à la jeune fille : «Sois gentille avec lui. Il a cinquante ans». Godard jacte tout seul. Parfois méprisant, souvent confus, il se veut volontairement débranché, moraliste, solitaire, prophète des bords du Léman. Il n’expérimente plus. Il croque, griffonne, aligne des portraits, classe des posters. Et comme tous les gens qui parlent tout seul, il ne parle que de lui-même, sujet qu’il a épuisé depuis bien longtemps.

Dans un livre sur lui, publié en 1963, sont citées trois phrases définitives de Sartre, sur le sujet : « Pour que l’événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu’on se mette à le ra conter. C’est ce qui dupe les gens : un homme, c’est toujours un conteur d’histoires, il vit entouré de ses histoires et des histoires d’autrui, il voit tout ce qui lui arrive à travers elles ; et il cherche à vivre sa vie comme s’il la racontait, mais il faut choisir : vivre ou raconter». Et, incroyable, Godard a choisi de raconter !!! Il y a eu les bonnes années, 1963-1967, avec Bande à part, Masculin-Féminin, Le Mépris et, chef-d’œuvre, Pierrot le fou. Puis la réputation, bonne ou mauvaise, qu’importe !, et les pétards mouillés. Numéro deux était intense mais n’était qu’un Godard. De même Sauve qui peut (la vie) avait beaucoup de punch et cela surprenait parce qu’on avait fini par ne plus y croire. La lettre à Freddy Buache, Passion ont plu à cause de leur pseudo-culture picturale donc à cause de leur aspect régressif. «Il faut apprendre à rompre. Pas interrompre… Rompre ! Voilà le secret…» Ces répliques de Détective, prenons-les au sérieux. L’ennui, l’ennui, l’ennui… Un nouveau chapitre à ajouter au Précis de morale ressassant. Nathalie Baye admire Godard pour sa simplicité. Peut-on être plus élogieux? Je ne le crois pas. Simple est, pour un artiste, l’éloge suprême.

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GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UN PETIT COMMERCE DE CINÉMA

Contrôle d’identité. Ils déclinent de mémoire leur numéro de sécurité sociale. Et tout, sauf Léaud qui hurle parce que personne ne l’écoute, est dominé par l’argent. Diriger c’est torturer, aller vite, être pro. Des échappées de tendresse, au milieu de cette dureté : on en chiale. Et merde, je vais le dire : Godard est un artiste VIVANT. Il nous tape sur les nerfs. Et puis ? Son outil synthétique vibre.

«Woody, tu filmes comme un pied. Tu regardes trop la télé.»

Cette série noire n’est pas un croquis, c’est une épure. Ce Godard occupe la seule place enviable dans l’art moderne. Et au lieu de frimer, il nous glisse à l’oreille : «C’est pas du gâteau ! Ce n’est plus sa femme qui le tourmente mais la télévision. Il a dit à Woody Allen : «Tu filmes comme un pied. Tu regardes trop la télé». Le Mépris, pure économie de ce métier, pousse Godard au cul. Quelle vie ! Du sec Mocky, il tire le chaud Piccoli. J’ai l’amour du travail bien fait. C’est le seul amour qui me reste. Ça paye ! C’est d’un fluide… Rembrandt peut finir dans le clair-obscur. Excédé, il arrive au burlesque. Il couve un Bouvard et Pécuchet. Mais pourquoi croit-il que cet œuf est en face de lui. Il est in. Il dégueule le J.-H. Chase de Chantons en chœur. II n’a pas réglé ses comptes avec la police parce que lui-même doit faire la police dans son entreprise. Police contre lui dans Lettre à Freddy Buache. Et toujours pour lui dans tous ses castings post-soixante-huitards. Sa nostalgie a la rage. Le cinéma tue. Et meilleur il est, plus il est capital, plus il est sauvage, plus il est meurtrier. Maman-mao-morale : il en émerge.

Restent le sado-maso et la vocation. Le prêchi-prêcha génialo-geignard demande la suppression du sujet. C’est le naître posthume de Nietzsche ou les voyages à Aden. Le puritanisme n’est bandant que quand il n’y a plus de puritains. Qu’est-ce que t’es lourd mon vieux. La normale pour Godard, c’est Protest Song. La super, c’est l’altérité. Pourquoi n’essayerait-il pas le diesel. Sa manie de la citation – et les pires sont picturales – est synchrone avec notre décadence. Celui qui viendra juste derrière sera très fort. La période des «pré» sera finie. Nous brillerons une dernière fois. Puis il n’y aura plus rien que nos noms de peuplades dans des colloques d’érudits. La santé est devant nous. Elle sera brève mais intense. Godard vaut mieux que son public : il le frustre. Il claque toutes les portes insonores derrière lui. Quelle ironie : c’est autre chose ou rien. Il ne fait pas bouger. Il attache. Qui sera meilleur qu’Houdini ?

Chez Godard tout est à jeter. Il n’est pas un moderniste. Il sable les fondements du spectacle. Nous allons pouvoir bétonner. Godard fabrique des orphelins. Bâtards ! Godard colle la honte à tous ceux qui, lorsqu’ils écrivent sur le cinéma, écrivent toujours sur autre chose. Tout est prêt pour la venue d’Henry Fielding. Ne te retourne pas. Jamais… Papy Godard susurrant : – On n’est pas des pirates… assure sa place. Et sur cette belle jambe, l’inspiration lui apportera sûrement le tempo. La grande illusion demande de les avoir bien accrochées. Pour Godard, semble-t-il, c’est la télévision commerciale, sa trivialité, qui ont assassiné Gérard Lebovici. Le luxe est une nécessité, pas les séminaires sur l’essentiel. Y a rien à faire, j’ai beau le tourner dans tous le sens : ce que je ne fais pas, personne ne le fait à ma place ! A l’envers et en accéléré. Série noire crache le feu…

Faits et restes.

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Pirates de Roman Polanski.

La classe ! Pas un bâillement, pas un siège qui grince. Cela vient-il trop tard ? Trop de culture de moules ? C’est le danger de la métaphore : «des scènes d’anthologie». Le poussin ne casse rien. Des morceaux de bravoure. Red démagogue dit :
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– Camarades ! Les frères de la Côte font un sans faute.
Embrasse-moi idiot, c’est beaucoup-beaucoup mieux que les mots. Embrasse-moi idiot et j’oublierais tous tes défauts. On voudrait aimer plus mais on n’y arrive pas. Cynisme conventionnel ? Quelle santé ! Je suis un groupie de Polanski. Quel spectacle ! Je m’accroche à deux mains à mon Parker en or. C’est marrant… Je suis sensé avoir un avis. Je n’en ai pas. Je ne veux pas galvauder mon plaisir. Je sens une irritation possible. Attention ! Les mutins seront pendus par les parties nasales…

Vienne – 1880-1938 – L’Apocalypse joyeuse. Éditions du Centre Pompidou.

L’objet pèse 3 kg 500. Manque de pot. Je mûris, je laisse tomber les poussins, je m’enfonce dans la chair et Beaubourg sort un de ses gros machins sur Vienne. Leur pornographie n’est plus la mienne. Wittgenstein veille pendant que je m’assoupis, je rêve des mâchoires de Maïakovski et on me montre les côtes d’Egon Schiele. Je me sens juvénile, printanier, débordant de santé. On m’inflige des vieillards titubants et maniaques. Misère ! Les kraussiens croassent leur pessimisme. Ducasse, Charbonnier et Wam ravalons la façade de notre ironie. Les petits-bourgeois aiment tout et veulent tout connaître. Nous, paresseux, à l’inverse n’apprécions pas grand-chose et ne sommes pas particulièrement enchantés d’être toujours plus cultivé qu’eux. Ce catalogue est une délivrance : il ne s’est rien passé dans les arts plastiques à Vienne. Au cœur de la pourriture, une très bonne équipe d’historiens d’art, entre 1850 et 1920, joue la décision. L’empirisme épouse le spéculatif. Von Eitelberger, von Schlosser, Tausing, Wickloff, Riegl, Dvorak, etc, cloisonnent et décloisonnent la représentation. Bientôt, sur la tombe de Francastel, fleurirons leurs traductions françaises. Hauser et von Schlosser sont nos hôtes. Nous attendons avec impatience Antal et le Riegl du portrait de groupes. E. Gombrich, mammouth tout terrain, à son habitude cite bien. Sigmund Freud, sous le postérieur gombrichien, bougonne: «Sachez-le, je suis terriblement intolérant dans la vie envers les fous chez lesquels je ne vois seulement que les côtés nuisibles, je suis vraiment, en ce qui concerne ces «artistes», un de ceux que vous flétrissez au début de votre livre en les qualifiant de philistins et de cuistres». Ces artistes sont les Expressionnistes. Sigmund avec nous ! la réaction, si elle n’était déjà passée, ne passerait pas… Les Viennois avaient deux tendances : la commerciale et l’élitiste. La seconde prévoyait la fin du monde dans les quinze jours. Le pari reste ouvert : vive le nucléaire ! Schonberg étale sa peinture naïve, œuvre d’un musicien qui vaudra cher plus tard, dit-il. Kokoschka fouille l’âme de Loos. Rien que de la lumière intérieure… Wittgenstein veut avoir le dernier mot : «L’esprit de cette civilisation, dont l’industrie, l’architecture, la musique, le fascisme et le socialisme de notre époque sont l’expression, est étranger et antipathique à l’auteur. Ce n’est pas un jugement de valeur. Pas comme s’il croyait que ce qui se donne aujourd’hui pour de l’architecture est de l’architecture ou comme s’il n’opposait pas à ce qu’on appelle la musique moderne la plus grande méfiance (sans comprendre son langage), mais la disparition des arts ne justifie aucun jugement dépréciatif sur une humanité». Kokoschka troue quand même la brume. Une adorable chose : «The Lunatic Girl», vers 1909, crayons de couleur et aquarelle, 43,9×30,7 cm. Et entre 1890 et 1906 naissaient à Vienne : Fritz Lang, Otto Preminger, Joseph von Sternberg et Erich von Stroheim. Les trois premiers mourront à Hollywood. Après une carrière dédiée à la sexualité comme mort, dépense improductive, artifice dirigé contre la vie. L’exploit est une régression… Le ronronnement est harmonieux et dissout l’individu dans un pur contentement épidermique auto-suffisant. Une érection ! Weininger se suicide à 23 ans. L’archiduc Rodolphe saute la baronne Versera, la flingue puis s’envoie aussi ad pâtre. Un médecin qui a travaillé sur le système nerveux des écrevisses va essayer d’y comprendre quelque chose. Ce n’est pas le sexe qui est morbide, c’est l’équilibre. La corde est tendue ! Jean Clair est le Tchernobyl des étudiantes.
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PS : Carole et Caroline ont le plaisir de vous annoncer que cette exposition est terminée.

After hours de Martin Scorsese.

Typiquement du comique de situation. Et chaque personnage modifie la situation. Paul est à genoux dans la rue. Il implore Dieu. Il lève les yeux, voit un type, reprend espoir, se lève et va vers lui. Fin du gag : «Mais enfin, je ne suis qu’un programmeur». Place au suivant : que fait un hétéro dans l’appartement d’un homo agréable ? De ce côté là, c’est acquis : pas de caricature. Respect des uns et des autres. Une exception : les blondes entre deux âges toutes décrites comme des nymphomanes offensives et agitées. Le comique naïf de deux discours qui se croisent sans se rencontrer. En définitive c’est une question de goût : l’événement anodin qui va tout modifier peut ne rien modifier ou aboutir à une explosion atomique. Il y a les petites transgressions comme le vol d’appareils ménagers et l’identification : «J’ai connu une galère comme ca». C’est toujours un individu, le spectateur, face à des personnes, celles du monde de la nuit, qui forment une collectivité. La collectivité a ses règles. Punks, artistes, milice d’auto-défense ne s’intéressent pas à l’intrus ou s’y intéressent trop. Les paumés l’aiment mais lui, petit-bourgeois, les fuit. Il faut étonner. Rien n’est donné La farce se gonfle, c’est le moment de l’addition. Puis elle se dégonfle, c’est le moment de la déception. C’est elle qui permet l’introduction du sketch suivant qui doit être aussi compris comme un solitaire. Dès que la séduction a opéré, le moindre glissement, le plus léger sous-entendu est accueilli par des rires.

Police fédérale Los Angeles de William Friedkin.

Se multiplient dans l’univers du capital sauvage les endroits où chacun est à lui-même sa propre mère. On tire son coup en vitesse pour rester compétitif. L’étalage de la violence est une conjuration. Ce film est masculin. Cela entendu comme lorsqu’on dit d’un roman qu’il est «féminin». Ce film totalement primaire est un excellent film d’action. «Police fédérale» est désabusé, néo baba. Les supers machin-choses ne peuvent être arrêtés que par une balle dans la tronche. Le méchant est un artiste recyclé dans les faux billets. Friedkin connaît son métier. L’envoûtement de «L’exorciste !» Ici, les poursuites de boîtes de sardines sont classe. Un bon moment par procuration. La bêtise masculine est bien plus pure que la bêtise féminine. On ne peut rien en faire.

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