Décembre 2021
La Furia Umana, texte de Jacopo Rasmi
Qu’est-ce qu’on fabrique collectivement avec le cinéma quand on est cinéaste ? Conversation autour de Derives.tv
Derives.tv : bribes de choses qui me sont arrivées grâce à ce site, en sa compagnie. Je me souviens d’avoir lu un texte sur l’écriture documentaire, lorsque je tentais d’étudier précisément ces questions pour une thèse universitaire. J’ai pu visionner à nouveau les films d’appunti de Pier Paolo Pasolini – plutôt méconnus – dont j’avais besoin pour écrire un texte accompagnant un cycle de projections, et que je ne trouvais nulle part ailleurs… En y regardant Simon at the crack of down de Pierre Creton, j’ai trouvé de quoi programmer une séance pour un petit festival grenoblois consacré au cinéma documentaire nocturne. Quand j’étais à Colmar où récemment je suis amené à passer beaucoup de temps, j’ai regardé une conférence performée que Till Roeskens a donné dans la ville voisine de Selestat (Plan de situation n°2 – Selestat, 2005-2006) en m’amusant à reconnaitre le paysage familier des aventures racontées. Je me suis noté qu’il faut organiser un visionnage domestique avec les colocs qui connaissent bien ce coin d’Alsace. Peut-être qu’à travers tous ces moments (et bien d’autres encore), j’ai commencé petit à petit à nouer un lien amical avec cette plateforme.
David et Jeremy ne parlent pas d’usagers pour ce site, d’ailleurs : ils parlent souvent d’amis. Quelque chose qui se réalise de proche en proche. L’invention d’un espace de diffusion et le tissage d’une trame de relations personnelles se fait concomitant ici. Ce qui se passe en ligne est la trace de rencontres qui ont lieu dans la soi-disant « vie réelle ». Mais aussi, à l’envers, ce qui se passe dans la « vie réelle » peut bien s’avérer le produit de quelque chose qui a eu lieu autour du site. Les frontières entre les activités numériques et les présences s’estompent. La plateforme tend à déborder : vers des projections, des revues, des dialogues radiophoniques, des collaborations professionnelles, des coups bus tard dans la nuit… Il n’y a pas d’argent en jeu, ni d’échéances. Le site grandit et fraie son chemin au gré des passions, des échanges et du temps disponible. Parce qu’il importe à quelqu’un. Si c’est du travail, c’est du travail libre et gratuit, sans salaire ni chef. La création des cinéastes (et à Dérives tout le monde est cinéaste, ne serait-ce qu’en puissance) ne se limite pas à celle des films. Ils créent aussi des espaces de diffusion où ils partagent le fruit de leurs recherches et de leurs curiosités (des textes, des films, des audios…).
Décembre 2020
Blog de la Médiathèque Isidore Rollande
Cinéma à la dérive
Dérives.tv présente un catalogue exigeant d’œuvres rares et atypiques. Véritables films de la marge, les œuvres présentées sur le site sont des morceaux de cinéma évoluant à contre-courant des normes actuelles.
Nous vous présentions la semaine dernière le superbe site internet ByNWR, véritable “cinémathèque” en ligne dédiée au cinéma bis. Dans la même catégorie de sites, Dérives.tv est un espace web pour les objets cinéphiliques non identifiés. D’abord revue papier, Dérives est devenu progressivement un site internet et un catalogue d’œuvres uniques, une constellation de textes, d’images et de sons, une collection de raretés, d’œuvres imprévisibles privilégiant le geste poétique et le regard décalé. Comme ByNWR, Dérives est devenu un indispensable de la cinéphilie en ligne. Vous y trouverez des films de Godard ou de Chantal Akerman, des textes de Robert Kramer, des images d’Antonioni, de Chris Marker ou de Pasolini, du son, des expérimentations, des entretiens.
Une véritable caverne d’Ali Baba qui parlera aux amateurs de poésie, de cinéma expérimental ou underground. Le contenu n’est pas élitiste pour autant. Le site est entièrement gratuit et propose des entrées par cinéastes, à travers des œuvres courtes, des entretiens, des textes et des réflexions. L’occasion de construire une véritable cinéphilie alternative et de prendre le temps de questionner notre rapport à l’image. Le mois de novembre vous propose par exemple un focus sur le cinéaste Peter Watkins. Depuis le mois de septembre, Jocelyne Saab était à l’honneur. Le programme et les entrées changent ainsi régulièrement.
7 septembre 2016
Libération, texte de Luc Chessel
Logique.
David Yon, le réalisateur, est par ailleurs l’un des instigateurs de Dérives.tv, une revue de cinéma en ligne, l’une des plus généreuses actuellement, qui propose d’importantes ressources de textes et de films, anciens comme nouveaux, selon une logique de programmation. Dans un même esprit, la sortie de son film donne lieu, dans une salle de cinéma parisienne, à plusieurs séances où il sera précédé de films courts d’autres cinéastes. L’occasion nous est donnée de voir quelques merveilleux films que leur format condamne à la rareté. Notamment les Bonnes de Soufiane Adel, Archipel de Djamel Kerkar et Un dollar par jour de Jocelyne Saab.
Septembre 2015
Revue 1895 n°76
Août 2015
Revue Bref n° 116, texte de Raphaël Bassan
Dwoskin is…
Depuis 2000, l’Association net4image, devenue Dérives.tv, défend, sur son site, www.derives.tv, des cinéastes singuliers, essayistes et/ou expérimentaux, d’une manière plurielle et ouverte par le biais de textes critiques et de films en ligne. À partir de 2007, sa revue papier Dérives propose des dossiers sur un ou plusieurs cinéastes. Le numéro 1 était dédié à Jean-Claude Rousseau, le suivant tournait autour des travaux d’Akram Zaatari et Tariq Teguia ; chaque numéro procure également un DVD avec des films des cinéastes, mais aussi de leurs proches et amis.
Le numéro 3, consacré à Stephen Dwoskin, décédé en 2012 – cinéaste essayiste atteint de poliomyélite à l’âge de neuf ans, bien connu des lecteurs de Bref –, a mis quatre ans à se concrétiser tant les problèmes que doivent surmonter les associations et éditeurs libres sont faramineux.
“Dwoskin is…” titrons-nous ce court article en référence au livre qu’écrivit, il y a quarante ans, le jeune Stephen sur le film d’avant-garde Film is…, mais, également, en miroir à celui de son ultime film : Age is… (2012, édité en DVD par Re : Voir, en 2014), et dernier entretien avec le cinéaste qui clôt cet exemplaire de Dérives.
Ce numéro bilingue (français/anglais) a été réalisé à partir d’entretiens que des membres de l’équipe ont eus avec le cinéaste en mai 2009 et mars 2011. Ils concernent les débuts de Dwoskin, ses liens avec l’underground américain (son pays d’origine) et la création de la London Film-Makers’ Cooperative en 1966, avec des amis, lorsqu’il s’établit en Grande-Bretagne. Les autres textes évoquent divers aspects de son travail : la caméra sexuée qui traque les femmes (un des films édités, Trixi, 1969, en est un bon exemple), puis sa métamorphose en un instrument voyeuriste complice. Un texte se concentre sur Central Bazaar (1976), un des films les plus fulgurants, dionysiaques de son auteur, un véritable happening de corps, de textures, de matières, l’œuvre qui distingue Stephen Dwoskin de tout autre cinéaste.
Et puis vient la question de la vieillesse, merveilleusement illustrée par le deuxième et très rare film édité, The Sun and the Moon (2007), une variation très personnelle sur le thème de la Belle et la Bête. On est loin, ici, du jeune handicapé trentenaire encore solide de Behindert. Dans The Sun and the Moon – qui fait écho à Intoxicated by my Illness (2001) – aux troubles liés à la polio se greffent ceux secrétés par la vieillesse. Entre vie et mort, coma et conscience, Stephen Dwoskin, la caméra toujours à portée de main, aidé par d’autres opérateurs, reste et demeure un témoin privilégié et sans concession de son univers, de notre monde. L’ouvrage se double de beaux cahiers de photographies et de photomontages dus à l’artiste.
Dérives n°3 nous donne à vivre, par les mots et les films, cet univers.
Juin 2015
Cahiers du cinéma n°712
Juillet-Août 2012
revue mouvement n°64, texte de Aline Jaulin
Des lieux de pratique et de projection, des ateliers, des festivals contribuent à tisser un autre regard posé sur le monde. Sur le très pertinent site Dérives (également revue et projections), par exemple, cette mixité des tonalités est parfaitement représentée. Du court métrage foncièrement drôle Forum Possession d’Olivier Bosson (2011) à Bruit de fond, une place sur terre d’Olivier Derousseau, véritable essai de cinéma en passant par Regarde où tu marches, plus contemplatif, de Frédéric de Manassein (2011), la richesse de cet échantillonnage est manifeste. « Dérives : revue, Dvd et site internet pour le cinéma s’inscrivent dans une démarche d’ouverture vers des champs de réflexion et de pratiques hors du domaine de définition du cinéma. On ne peut pas séparer les choses : le cinéma s’inscrit dans un contexte vivant, et ne se limite pas à la forme « film » », explique le webmaster du site, David Yon. Fictions, documentaires, témoignages, ces pratiques accentuent la porosité entre les genres, souvent irréductibles aux cadres communément envisagés.
Télécharger le dossier de presse de Dérives n°2
شطحات » : عن زعتري وتغيّا »
As-Safir newspaper, Liban_اختارت إدارة تحرير المجلة الفرنسية «شطحات» (التي تصدر بهيئة كتاب سنوي) المخرِجَين السينمائيين اللبناني أكرم زعتري والجزائري طارق تغيّا وأعمالهما، الموزّعة على الفن السابع والفنون البصرية والتجهيز والفيديو، مادة أساسية للعدد الثاني الصادر في أواخر العام الفائت. وذكرت إدارة التحرير في تقديمها العدد المذكور أن زعتري يتابع بحثاً فنياً محفوراً في عمق التاريخ الراهن والمثير للنزاع والجدل للبنان، في حين أن أفلام تغيّا تستكشف العاهات والنواقص والتصدّعات والانشقاقات الحاصلة في الجزائر في عقد التسعينيات.
من المواضيع المطروحة في هذا العدد، بالإضافة إلى قراءة نقدية لفيلم «اليوم» لزعتري (فرنسوا شوفال) وحوار معه أجراه الثنائي لورا غانينيجاد وجيريمي غرافايا، هناك «الفن والصورة الأخرى للواقع» لرشيدة تريكي عن النتاج الإبداعي لتغيّا، وحوار معه أجراه غرافايا ونوريا هدّادي. هناك أيضاً مجموعة من المقالات والنصوص والصُوَر الفوتوغرافية الملوّنة، إلى شريطي «دي. في. دي.»، تضمّن الأول، وهو بعنوان «نظرات إلى العالم»، أعمالاً للثنائي زعتري وتغيّا، واحتوى الثاني على أعمال لفيرونيك غويل (نُشر في العدد نفسه حوارٌ معها أجراه غرافايا) وبيتر سنودون وسفيان عادل وإسماعيل بحري وفريديريك دوفو.
Septembre 2010
Dérives franco-arabes
Bref n° 94, texte de Raphaël Bassan
Après un premier numéro consacré à Jean-Claude Rousseau, la revue lyonnaise Dérives s’attache, ici, à faire connaître, via textes, films et photographies (la revue est accompagnée d’un double DVD comprenant des courts métrages des cinéastes concernés), un nouveau cinéma de résistance, plus plasticien que militant, dans le monde arabe, avec, pour nous guider, les films et bandes vidéo du Libanais Akram Zaatari et de l’Algérien Tariq Teguia (dont le long métrage, Rome plutôt que vous, a connu un succès critique en France).
Entretiens et analyses de films documentent le programme qu’assigne Rachida Triki, dans son texte, »L’art et l’autre image du réel », à la nouvelle création arabe : « Contre cette uniformisation de la perception des désastres contemporains, la pratique des arts visuels est devenue aujourd’hui un moyen de résistance par la création photographique, vidéographique ou cinématographique… En effet, défaire l’image de communication par l’image artistique est l’un des objectifs des arts contemporains” (p. 43).
Au croisement des cultures et des pratiques, ces cinéastes mettent à mal les académismes esthétiques et idéologiques tant occidentaux qu’arabo-africains. Venus de l’art vidéo, de la photographie ou du cinéma expérimental, telle la Franco-Kabyle Frédérique Devaux (voir Bref n° 64), dont le parcours est également analysé, à travers la série des huit K (dont l’intégralité figure dans un des DVD), ces artistes reconstruisent, selon leur idiosyncrasie propre, un nouvel art de l’image.
Dérives, autour d’Akram Zaatari et Tariq Teguia, n° 2, 2010,
revue et double DVD, 21 euros.
juillet-août 2010
Dérives n°2 : Autour de Akram Zaatari et Tariq Teguia. Revue et DVD
les Cahiers du cinéma n° 658, texte de Nicole Brenez
Résumé de l’histoire du cinéma en deux films d’une minute : 1896 à Lyon, Louis Lumière réalise un gros plan, Bocal aux poissons rouges, concentré d’harmonie cinétique, calme triomphe de l’argentique ; 2006 au Brésil, Miro Soares filme les soubresauts d’un poisson agonisant jeté à terre dans une rue crépusculaire.
On trouve ce plan, intitulé Vitória-ES, dans le riche numéro 2 de la revue lyonnaise Dérives autour de Akram Zaatari et Tariq Teguia. Une éthique du désastre rapproche les deux cinéastes-plasticiens grandis dans deux pays en proie aux guerres civiles et militaires, le Liban et l’Algérie : structurés par la conscience que les images participent d’une occupation économique et politique du monde, ils élaborent des œuvres délicatement critiques (les essais vidéo théoriques et aimants d’Akram Zaatari) ou créant leur propre temporalité (les fictions de Tariq Teguia en forme d’insurrections plastiques).
Deux DVD attestent les réflexes premiers des deux artistes, filmant d’abord leurs proches, leurs lieux, le peuple : Tariq Tequia enregistre frontalement la fureur des jeunes gens privés de devenir (La Clôture, 2004) ; Akram Zaatari observe les articulations complexes entre vie quotidienne et images industrielles, qu’elles proviennent du cinéma, de la télévision ou des jeux vidéo (Lumière et série Image+son, 1995-96).
Entretiens de fond, excellente mise en perspective par François Cheval retraçant l’histoire de la photographie en Orient, analyses, photographies, présences mitoyennes des œuvres de Véronique Goël, Frédérique Devaux, Martine Rousset, beaux films de Dominique Dubosc, Philippe Cote, Soufiane Adel, Peter Snowdon, Edouard Beau, Eric Pellet et bien d’autres, alimentent ce numéro vibrant.
02 juin 2010
Les guerres invisibles de Teguia et Zaatari, et l’épatante revue Dérives
Chroniques d’un art en mutation, par Isabelle Regnier, critique au « Monde ».
Film Bazar – Blog LeMonde.fr
Amis cinéphiles, si vous n’y être jamais encore allé, il est temps de vous offrir une balade sur Dérives autour du cinéma . Volet internet d’une revue qui se décline aussi, occasionnellement, sous la forme livre + DVD, ce site rassemble, dans une élégante mise en page, une sélection de documents passionnants (texte, son, vidéo), souvent rares, sur une poignée de cinéastes qui ont en commun leur radicalité, leur engagement, et la puissance de leur cinéma.
Au hasard de votre errance, vous tomberez ici sur un entretien d’une heure avec Robert Kramer (réalisé en 1992 par Jean-Luc Galvan, un jeune ingé-son, pendant la préparation d’un film à Toulouse, sur la question : “quel film faire à la fin du XX° siècle?“), là un montage d’entretiens donnés par Pedro Costa à différents journaux et revues, parcourant toute son oeuvre et éclairant la cohérence de sa démarche…
…là un ensemble de textes de et sur Jean-Luc Godard de 1965 (de Pierrot mon ami , publié dans Les Cahiers du cinéma en 1965 par le cinéaste, à l’occasion de la sortie de Pierrot le fou, jusqu’à un échange de mails avec Laurent de Sutter et Jérôme Dittmar autour de Notre Musique, en 2004), et là la transcription d’une conversation entre Pierre Clementi, Miklos Jansko, Glauber Rocha, et Jean-Marie Straub, qui eut lieu à Rome, en 1970… Chaque cinéaste fait l’objet d’un dossier. Au sommaire, vous trouverez aussi Margueritte Duras, Johann van der Keuken, Robert Bresson, Pier Paolo Pasolini, Jonas Mekas, Fernand Deligny, Jean-Daniel Pollet et d’autres encore.
Il y a des films, comme Das Kleine Chaos de Rainer Werner Fassbinder, Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard, ou encore comme Le Jardin des délices de Jérôme Bosch, réalisé par Jean Eustache pour l’émission Les Enthousiastes d’Antenne 2, en 1981 (une époque où le service public se concevait différemment), interprétation de ce tableau par le vieux complice d’Eustache, Jean-Noël Picq. Et aussi, des séries de phographies, des créations sonores, des documents pratiques pour faire du cinéma (sur l’écriture documentaire, le montage, la préparation d’un film de fiction…)
La seconde édition de la revue papier vient d’être publiée. Sous la forme d’un joli livre, enfermant 2 DVD, elle est consacrée au travail du jeune et fougueux cinéaste algérien Tariq Teguia (à qui l’on doit Rome plutôt que vous et Inland.
…et du talentueux photographe et vidéaste libanais Akram Zaatari (connu pour son travail sur les archives notamment, et pour avoir participé à la création de la Fondation arabe pour l’image ). Extrait de l’édito : “Akram Zaatari poursuite une recherche artistique inscrite dans le contexte de l’histoire récente et conflictuelle du Liban. Les films de Tariq Teguia explorent les failles et les lézardes laissées en Algérie par le conflit sans nom des année 90. Comment se réapproprier et représenter un territoire confisqué et une histoire lacunaire, à l’encontre des images attendues et connues, ici comme là-bas?“
Le livre rassemble des textes critiques, et deux riches entretiens réalisés par Laura Ghaninejad et Jérémy Gravayat avec chacun des cinéastes. Les DVD contiennent certains de leurs courts-métrages et d’autres qui dialoguent avec eux. A voir en particulier, La Clôture, le film de Tariq Teguia réalisé juste avant Rome Plutôt que vous, où des vues d’Alger, de ses habitants qui tiennent les murs, s’intriquent avec des monologues de jeunes hommes désemparés, en colère, qui crient leur dépit de vivre dans un pays qui ne leur donne rien et leur prend tout, pour composer un film libre, presque une impro free-jazz (même si rien ici n’est improvisé), à la fois nerveux, colérique, revendicatif et mélancolique. Et Lumière, un très beau film d’Akram Zaatari centré sur des enfants qui jouent, sur un garçon magnifique en particulier, sur les reflets du soleil qu’il renvoient aux passants avec un petit miroir, et sur la photo jaunie d’une femme disparue. Sa mère sans doute, la ligne de fuite du film.
12 mai 2010
Dérives avec un cinéaste pour retrouver le réel
L’Humanité, La chronique cinéma d’Emile Breton
Le héros de Inland, de l’Algérien Tariq Teguia, qu’on découvrit ici l’an dernier, est un topographe appelé sur un chantier, aux confins du désert, chantier abandonné pendant des années à cause des attaques terroristes. Ainsi le cinéaste inscrivait-il d’entrée son film dans la réalité la plus douloureuse de son pays. Mais beaucoup plus que cela : c’est en topographe, lui aussi, précis dans ses longs plans, attentif à chacun de ces paysages que peut être un visage humain, qu’il avançait dans sa démarche d’exploration. Si l’on revient sur ce film, c’est parce que la revue Dérives consacre son numéro deux, pour une grande partie, au travail de Tariq Teguia. Dans un entretien avec Jérémy Gravayat et Noria Haddadi, justement intitulé « Dans le blanc des cartes », à la question « Ton désir d’images est lié à un certain territoire ? », il répond : « Ce désir est peut-être celui de rendre compte du présent d’une société, avec cette idée de voir. » Pour ajouter : « Rendre compte, à partir de ce qui affleure : les gestes, les fragments et reconstituer ce qui m’entoure de façon cohérente. Le cinéma me sert à ça, à essayer de comprendre, pas forcément pour le proposer aux autres, mais d’abord pour moi. »
Aussi bien, à lire cet entretien, on voit mieux pourquoi les personnages de son premier long-métrage, Rome, plutôt que vous, un garçon et une fille tournant une nuit et un jour autour d’Alger et ne pouvant quitter le pays comme ils en ont l’intention, tout comme celui d’Inland, en exil dans son propre pays, sont de ceux qu’on n’oublie pas une fois qu’on les a rencontrés dans une fiction : ils portent le poids de toute l’histoire d’une génération. Et rien n’est plus concerté que la démarche du cinéaste pour arriver à ce résultat. S’il parle en effet des difficultés qu’il rencontra pour tourner en Algérie, liées aux années noires du terrorisme, c’est moins pour s’appesantir sur elles que pour dire qu’elles entrèrent dans le processus même de la création : « Je crois, dit-il à propos d’Inland, que dans le film, il reste quelque chose de notre propre expérience de tournage, de la fabrication du film, ça j’en suis convaincu. » De même, il revient longuement sur la nécessité où il se trouva, en l’absence de financements ordinaires, de constituer de petites équipes autour de ses projets. « On travaille, dit-il, sur le mode de l’économie solidaire. Sans ça, ce serait intenable. Si cette communauté tient le temps du tournage et un peu plus, c’est déjà bien. Mais elle n’a pas de lieu défini pour durer, c’est une caravane itinérante. » Et c’est par là, par la réflexion sur le projet aussi bien que sur les conditions à réunir pour en mener jusqu’au bout la réalisation, sans concession aux décideurs habituels, qu’il a réussi les films les plus résolument politiques vus ces dernières années, et pas seulement pour l’Algérie. Il y a beaucoup à apprendre de ce cinéaste obstiné.
Ce même numéro de Dérives propose également deux DVD, soit huit courts-métrages au total, dont le quatrième de Tarik Teguia, la Clôture (2002), bouleversant carnet de croquis sur Alger, où des hommes jeunes, disent « ne rien attendre de la vie ». Leur véhémence, leur rage sont d’autant plus violentes qu’elles s’expriment droit devant la caméra. De ce film, le cinéaste, dans le même entretien, dit qu’on peut le tenir pour « le manifeste d’une génération ». Il ajoute : « Il y a tellement de fiction là-dedans. Ils jouent quasiment tous. » Un jeu dangereux pour eux, ils le savaient, se livrant à visage découvert. On peut voir là la matrice des longs-métrages de Tarik Teguia.
Mars 2008
Dérives d’images et de papier
livre & lire n° 230
Avec la revue Dérives, les membres
de l’association Net4image ont
concrétisé leur désir de faire
connaître des films, des photographies,
des créations sonores, des
textes peu ou pas diffusés. Cette
association lyonnaise, fondée par
David Yon, rassemble des professionnels
de l’audiovisuel, de la conception
multimédia et de la médiation
culturelle. À travers leur revue
annuelle, associée au site Internet,
ils proposent au lecteur de se faire
spectateur et au spectateur de se
faire lecteur, en laissant dériver ses
idées et ses émotions, de découvertes
en surprises. C. S.
Télécharger le dossier de presse de Dérives n°1
23 janvier 2008
Dérives, le cinéma passé en revue
L’Humanité
Dérives, un déploiement d’intelligence.
Dans un certain sens, cette revue réinvente son objet. Le cinéma se découvre à nouveau. Dérives renoue avec un goût, quelquefois perdu, de l’exigence. Aujourd’hui, Dérives est une revue de papier à laquelle sont joints des DVD.
David Yon, rédacteur en chef, a créé un site Internet, Net4image, qui propose des textes sur le cinéma et des vidéos. L’écrit et l’image s’associent comme le lecteur s’associe dans cet espace au spectateur. Net4image, sorte de laboratoire, invite à la réflexion sensible. De la sorte, une histoire du cinéma « réinterprétée » se manifeste non sans talent. Cette démarche ayant suscité un accueil favorable, une critique foisonnante et des « internautes » satisfaits, la revue s’imposait. Chaque numéro porte un thème initial qui se décline sous divers aspects. Le premier numéro aborde le travail trop méconnu du cinéaste Jean-Claude Rousseau. Il y est développé des points de vue sur l’image et le son, ceux en l’occurrence de Fernand Deligny ou encore de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.
Dérives se veut « pour » le cinéma. On y montre que le cinéma s’écrit, se voit, se pense et émeut. Ainsi Dérives conjugue les plaisirs. Que demander de plus ?
L’association Net4image édite revue et DVD , 18 euros.
En vente à La Hune, site derives. tv
3 novembre 2007
the domestic interiors of Jean-Claude Rousseau
Supposed Aura
A few scattered thoughts follow on this remarkable release by Dérives from earlier this year: three key Jean-Claude Rousseau short films – Jeune femme à sa fenêtre lisant une lettre (1984), Deux fois le tour du monde (2006), and Faux départ (2006). Here is a chance to discover this filmmaker whom Jean-Marie Straub has called, along with Frans Van de Staak and Peter Nestler, the greatest working in Europe in these times (Rousseau has, in addition, shot and edited Straub-Huillet’s Cinétract : Europa 2005 – 27 octobre).
12 septembre 2007
Fans de Jean-Claude Rousseau
Chronicart.com
Jean-Claude Rousseau, sans doute l’un des cinéastes français actuels les plus importants et malheureusement aussi l’un des plus confidentiels (sorti de quelques festivals), bénéficie d’une actualité trop rare pour ne pas la signaler. Un groupe de cinéphiles qui officient sur le Net avec leur site Net4image vient en effet de lancer une revue de cinéma. Dérives, c’est son nom, est entièrement consacrée au cinéaste, alliant un ensemble de textes théoriques et un dvd comprenant trois films de Rousseau : Jeune femme à sa fenêtre lisant une lettre, Deux fois le tour du monde et Faux départ. Pour lancer la revue, qui a vocation à multiplier l’expérience avec d’autres cinéastes, la rédaction organise une soirée le 22 septembre prochain à Paris, aux Voûtes (19 rue de Frigos – Paris 13e) pour la modique somme de 4 euros. Au programme, un certain nombre de films inédits ainsi que la projection de deux films de Jean-Claude Rousseau (et en présence du cinéaste).
12 juillet 2007
Champs libres
Chronique sur France Inter
David Yon, fondateur de Net4Image et directeur de la publication de Dérives, revue issue de l’association.
Fondée en 2001, net4image a d’abord été un site internet : www.net4image.com. Cette association fonctionne comme une coopérative audio-visuelle en ligne, et le site Internet en a toujours été le reflet. Il permet de rendre visible des films, des images, des sons, et des textes peu accessibles.
Net4image désire actuellement aider ou faire connaître la réalisation de projets dont la démarche, le format ou le sujet sont inadéquats avec les critères retenus par les circuits commerciaux de distribution et de diffusion. Le projet de la revue Dérives s’inscrit dans cette démarche.
31 mai 2007
Dérives, le multimédia pris au mot
Le blog de Dominique Autié
Je dois à ma dévotion pour la figure et l’œuvre de Fernand Deligny d’être entré en contact avec David Yon, alors qu’il préparait, avec l’équipe de net4image le premier numéro de la revue Dérives. Dois-je lui redire, ainsi qu’à ceux qui l’entourent, ma joie de voir enfin publié dignement ce texte ? Sylvie Astorg et moi l’avions fait paraître dans une publication associative très largement diffusée (nous n’en demandions pas plus), dans le mois qui suivit la mort de « Del » – le seul hommage quelque peu substantiel face au quasi déni de la presse établie (Libération compris qui, vingt ans plus tôt, aurait consacré un numéro spécial à l’événement).
Très tôt, j’ai compris que le projet de publication évoqué par David Yon présentait quelque singularité : très étranger au cinéma, c’est à d’autres signes que j’ai pris la mesure de l’entreprise. Jusqu’à ce qu’elle me paraisse exemplaire d’une démarche parfaitement conséquente au regard de la production intellectuelle et artistique telle qu’elle est contingentée aujourd’hui, au regard des supports désormais disponibles et des publics en attente de cheminements non prévisibles parce que soustraits, pour une large part, aux injonctions du commerce – celui des images, des mots, des idées soumis, comme la mode et les entremets, aux règles de la grande distribution.
Je remercie David Yon d’avoir accepté le principe de cet entretien pour faire connaître ici le travail de net4image et présenter les objectifs de Dérives.
*
Entretien avec David Yon
Dominique Autié : Le revue multimédia – dans l’acception la plus stricte de ce mot – dont vous faites paraître ces jours-ci le premier numéro est l’émanation d’une équipe qui travaille sous l’égide d’une « coopérative pour la création audiovisuelle », net4image. Quelle est, à grands traits, l’histoire de votre projet, qui en sont les principaux protagonistes ?
David Yon : Le projet net4image est né en 2000. À l’époque, je travaillais sur Paris dans une chaîne de télévision. Ne trouvant plus de sens à ce travail dirigé par des intérêts avant tout économiques, j’ai démissionné et recommencé des études dans le domaine du cinéma. L’idée de net4image a d’abord été de profiter de ce nouvel espace appelé Internet pour offrir une visibilité à des textes, films et photographies. Un espace où les petites choses faites chez soi puissent avoir une existence aux yeux de l’autre. Progressivement, une ligne éditoriale s’est dessinée et le site a été reconnu.
L’idée de Dérives est née en 2004 avec l’essor du Dvd. Je me suis dis qu’une nouvelle possibilité de diffusion / écriture était en train de naître. En alliant un livre et un Dvd, nous pouvons créer des résonances entre les médias et permettre au lecteur de devenir spectateur et inversement : « On peut voir une chose, écouter, lire, voir des images en mouvement, et avoir une émotion, une idée qui chemine, imaginer… », ainsi que le formule la déclaration d’intention de Dérives. Le site Internet derives.tv fait également partie intégrante du projet éditorial.
Dérives : revue et Dvd, et site Internet pour le cinéma s’inscrit dans une démarche d’ouverture vers des champs de réflexion et de pratiques hors du domaine de définition du cinéma. On ne peut pas séparer les choses : le cinéma s’inscrit dans un contexte vivant, et ne se limite pas à la forme « film ». Le premier numéro de Dérives s’intéresse à la question de l’image et du lieu à travers le cinéma de Jean-Claude Rousseau, le travail du poète éducateur Fernand Deligny, les ciné-voyages de Nicolas Rey…
L’équipe de Dérives est constituée de cinq personnes ayant un parcours universitaire en multimédia, cinéma, métiers du livre, muséologie et anthropologie : Jérôme Dittmar, Laura Ghaninéjad, Noria Haddadi, Damien Monnier et moi-même. Nous travaillons avec une graphiste et photographe iranienne, Mansureh Tahavori, et un concepteur Internet, Emmanuel Lavergne. Nous approchons tous de la trentaine et avons une activité salariée en dehors de net4image. Nous habitons entre Paris, Lyon et l’ île d’Yeu.
D.A. : D’emblée, je suis frappé par l’usage que Dérives entend faire de la diversité des supports qui sont aujourd’hui à notre disposition : cinéma, DVD, site Internet, revue imprimée de présentation traditionnelle, organisation de manifestations.Et cela en faisant preuve d’un professionnalisme qui vous honore : votre site www.net4image.com a été sélectionné parmi les 500 meilleurs sites web du moment dans le magazine Best on web de décembre dernier ; votre revue témoigne de la même volonté de tirer le meilleur parti du support. Cette attitude est rare, curieusement, les champs respectifs du papier et de l’électronique restant, en dépit des discours lénifiants et des vœux pieux, deux territoires encore très peu perméables l’un à l’autre. J’aurais peine à admettre que votre démarche n’est pas le fruit d’un véritable projet concerté, d’une réflexion de fond sur les supports, l’évolution des modes de lecture, le commerce des œuvres dans nos sociétés…
D.Y. : Le multimédia a longtemps été pour la création le sésame magique. On nous a dit que le numérique allait permettre des choses merveilleuses, un nouveau cinéma, un nouveau langage, sans parler de la tarte à la crème de l’interactivité.
L’écrit, l’image en mouvement, le son. Comment cela entre-t-il en résonance ? Comme pour toute création, il s’agit de rapports. En ce qui concerne Dérives, nous avons suivi une orientation et, avec le temps, les textes, images et films sont entrés en relation les uns aux autres, comme votre texte, Fernand Deligny, le réfractaire.
Nous avons essayé de penser Dérives, comme on penserait un film. Les éléments sont autonomes mais une fois rassemblés, ils forment un tout cohérent. L’écrit met en place une pensée, le film la rend sensible.
D.A. : Nous savons, gens du livre, que « l’édition à deux vitesses » est d’ores et déjà une réalité : la prochaine étape, dont l’urgence se fait pressante, consistera à reconnaître une bonne fois qu’il s’agit de deux « filières » parfaitement étanches, ne mettant pas en cause les mêmes acteurs, de l’auteur aux circuits de distribution et de vente, en passant par les technologies mises en œuvre – et à en assumer de part et d’autre, bien évidemment, les conséquences qui s’imposent. Selon votre expérience et vos réflexions, en va-t-il de même pour le cinéma ?
D. Y. : Le cinéma est beaucoup plus jeune que l’édition, mais il traverse également une crise.
Les outils numériques (caméra Dv, montage virtuel) ont démocratisés la création mais la diffusion est contrôlée par d’autres intérêts. La pyramide qui va du créateur, au producteur vers le diffuseur s’est inversée. Ce sont désormais les diffuseurs qui dictent leurs exigences aux producteurs. Aussi, la pression sur les auteurs est si forte que ceux-ci se croient obligés d’anticiper sur ces exigences dans les projets qu’ils présentent.
Pour obtenir une aide à l’écriture ou à la réalisation, il faut écrire un dossier avec un projet, un scénario. Il faut dire, démontrer. Dans cette situation, comment faire financer un film où l’on cherche, un film qui se cherche ? Fernand Deligny a dit à propos du cinéma : « L’image est en dehors du langage, c’est ce qui nous échappe… c’est une trace… une trace qui attend, aux aguets… ». Comment parler de cela avec un chargé de programme travaillant à la télévision ? Alors des films qui ne sont pas dans la logique du diffuseur ne sont pas ou peu vus.
La question que nous nous posons aujourd’hui est de savoir si un projet comme Dérives peut avoir une existence économique. Dérives est imprimée à 500 exemplaires : il est clair que nous ne nous inscrivons pas dans la perspective d’une diffusion de type mass media ou grande distribution.
Mais grâce à Internet, nous pouvons élargir notre espace de diffusion et toucher des personnes qui viennent d’horizons divers et qui se reconnaissent dans notre démarche. Un espace d’échange peut donc se créer : par exemple, Dérives s’ouvre avec le texte d’un critique japonais, Daisuke Akasaka, qui nous a contactés par e-mail. Dans les premières commandes qui ont été faites sur Internet, il est agréable de voir deux commandes provenant des USA, deux du Japon, de l’Irlande, d’Algérie…
Mais Internet n’est pas une finalité en soi, nous voulons aussi organiser des rencontres entre les auteurs et le public par le biais de projections.
Pour en revenir à votre question : oui, pour le cinéma, il est souhaitable que d’autres équilibres se mettent en place. Il faudrait pouvoir créer des salles de cinéma qui accueillent les réalisateurs venant projeter leur film, leur cassette vidéo numérique sous le bras, et qui vendraient leur Dvd à la sortie. Aussi, il faudrait repenser le financement du cinéma, ne pas favoriser uniquement les spécialistes des dossiers écrits mais accepter des sons, des images comme preuves d’un désir et d’un film à venir.
Des horizons existent. Des passionnés travaillent, se regroupent, discutent, écrivent et filment.
Revue de presse de net4image.com devenu derives.tv en janvier 2008
décembre 2006
Sélectionné parmi les 500 meilleurs sites web du moment
BEST ON WEB n°30
Mai 2006
Coopérative en ligne pour «les créateurs d’images»
Liberation.fr
Net4image, sorte de coopérative en ligne pour «les créateurs d’images», diffuse Red Voice, un docu sur la cérémonie chiite de l’achoura qui commémore le martyre de l’imam Hussein. La vidéo a été tournée en Iran par la photographe Rasta Tahavori.
Septembre 2002
Des oeuvres loin des sentiers battus…
Caméra, vidéo et multimédia
Avril 2001
un espace d’expérimentation
objectif-numerique.com
Des informations à la frontière du cinéma, d’Internet et du multimédia ; un espace d’expérimentation, L’appel du large, autour d’un projet de film indépendant tourné en numérique grâce à une e-production ; des expositions de photos et diffusion de films, en partenariat avec arbredigital.com ; des fiches techniques sur le format vidéo DV et la photo … le parcours qu’offre cet espace autour d’une nouvelle matière à modeler participe à l’interrogation contemporaine autour de l’image numérique. Chaque mois, on pourra découvrir une tribune, Mag, traversant les champs du débat : 1957, la nouvelle vague arrive et en 2001 ? ; La DV, la vie, la vrai ; La révolution du microcinéma ; Les espaces de possibilités … Le lecteur retrouvera aussi avec intérêt certains propos de cinéastes : « On vole plus de choses » déclare par exemple Jean-Pierre Sinapi à propos du format DV, qui sait se faire discret en tournage.