Marseille. Votre regard me rend à moi-même *

Projection le 22 Octobre 2021 au Polygone Étoilé

 

* Phrase écrite par Marylène Negro pour la voix off de son film You I Tourneur.

Cette première séance Dérives au Polygone étoilé inaugure un nouveau cycle. En cette période qui semble signer l’avènement de la diffusion du cinéma en ligne, il nous paraît plus que jamais essentiel de retrouver le chemin des salles, du lien avec les spectateurs, de ce que s’éprouve et s’invente, collectivement, dans le noir, face à l’écran. Chaque saison publiée sur le site sera l’occasion d’inventer une programmation, comme un montage à partir de ces constellations. Et ce vendredi, comme par surprise, environné d’autres vues du monde, nous accueillerons le cinéaste Libanais, Ghassan Salhab, qui viendra présenter deux de ses courts-métrages récents et son dernier livre, À Contre Jour (Depuis Beyrouth).

DERIVES – ÉTÉ/AUTOMNE 21 – CONSTELLATION 01# :
VOTRE REGARD ME REND A MOI-MÊME

POLYGONE ÉTOILÉ – 22 OCTOBRE 2021 – 20H – PRIX LIBRE (& VIN DE CUVE)
1 Rue François Massabo, 13002 Marseille

ESQUISSES KIRGHIZES – AMINATOU ECHARD – 2007 – SUPER8 – 12′
Fragments d’automne au Kirghizstan. Pulsations des images argentiques retravaillées en vidéo. Le film sera précédé d’un document sonore, parole de la cinéaste, récemment enregistrée au travail, au Polygone Étoilé.

ATTRAVERSARE ROMA – AUDE FOUREL – 2013 – SUPER8 – 20′
Traverser Rome, en marchant, en filmant, c’était rechercher la nécessité qui lie la géographie à intervalles de la ville, le mouvement de la marche et le mouvement des images.

LE JOUR EST LA NUIT / MAINTENANT – GHASSAN SALHAB – 2020 / 2021 – 14’/ 13′
Le soulèvement au Liban commençait sérieusement de s’essouffler, le premier confinement l’a brusquement interrompu, provisoirement, pensions-nous. Et maintenant, comme l’écrivait Bernard Noël, il faut lever le poing et battre la mémoire. G. S.

Une conversation avec Ghassan Salhab accompagnera la séance, autour de son dernier livre qui sera disponible à la vente, À Contre Jour (Depuis Beyrouth), tout récemment paru aux éditions De L’Incidence.

L’instant, l’enivrante force de l’instant que nous avons pleinement vécu dans les rues, sur les places, enfin publiques, des jours, des nuits, des semaines, des mois durant ; ce pouvoir inattendu, inespéré, de l’instant partagé, l’avons-nous perdu ? La peur a-t-elle repris le dessus ?

CE SERA BEAU (FROM BEYROUTH WITH LOVE) – WAËL NOUREDDINE – 2005 – 16MM – 30′
Beyrouth, ou peut-être n’importe quelle ville en guerre avec elle-même. Ici, aucun conflit ne se règle jamais, aucun mur ne se répare. Dans la ville trouée, les déflagrations résonnent mieux. On a le choix entre l’armée et la religion, ou bien alors la religion et l’armée. La dose d’héroïne coûte cinq dollars. Je rends visite à quelques connaissances et j’envoie mes cartes postales. W. N.

 

« Début mars, Beyrouth s’agitait à la première projection locale de Ce sera beau, de Waël Noureddine. Parti pour être une plongée parmi les jeunes Libanais qui se défoncent à l’héroïne, le projet a volé en éclat le 14 février 2005, à midi, alors qu’il tournait à quelques mètres de l’explosion qui a tué Hariri. Avec l’attentat, il a bouleversé son plan de tournage et livré un film qui s’écrit au jour le jour. En le voyant, on repense à la remarque du vidéaste Ziad Abillama: «Il n’y a pas d’héroïsme à faire du cinéma au Liban.» Certes, mais dans un pays où on préfère le passé quand il est enfoui et où l’avenir ne ressemble surtout pas à un horizon, faire une image, c’est-à-dire une mise au point, reste une chose sinon héroïque, tout à fait combative. »
Philippe AZOURY, Libération 30 mars 2006, L’ébullition libanaise.

 

Le document distribué pendant la projection.

 

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