LIEN VERS LA CAGNOTTE DE SOUTIEN AU VIDEODROME 2
Il y a dix ans à Marseille, quelques cinéphiles utopistes se sont retrouvé·e·s autour de l’envie de montrer du cinéma autrement, hors de l’impératif de l’actualité des sorties, et d’accueillir sur grand écran les oublié·es voire les inconnu·e·s des salles : morceaux d’histoire du cinéma, cinéma expérimental, films militants, objets non identifiés, documentaires de création, sans omettre un penchant certain pour la pop culture (films de genre, d’animation, de toutes séries confondues A, B, X, Z, W…).
Le Videodrome 2 est né de cette aspiration à un autre mode de diffusion du cinéma qui nous paraît essentiel : non commercial, accessible à tou·te·s et avant tout ouvert à tous les gestes de programmation, qu’ils proviennent des chercheurs et curatrices, d’une association militante ou de nos voisin·e·s cinéphiles. Nous considérons la noblesse du terme amateur.
Le Videodrome 2 est un projet collectif, fruit de différentes subjectivités et porté par des personnes passionnées, pour une programmation quotidienne exigeante, vivante et hétérogène, parfois en lien avec d’autres pratiques (littérature, musique, performances…). Des œuvres à prix libre pour les yeux et les oreilles, dans tous les formats, du numérique à la pellicule.
Comme pour le cinéma, nous pensons qu’une bonne bière ne doit pas être un privilège. Nous déclinons ces enjeux d’accueil autour d’une vidéothèque familiale et d’un bar animé offrant volontiers des DJs sets en entrée libre et dont le fonctionnement est soumis aux principes et aux engagements de l’association qui porte le projet Videodrome 2 : hospitalité, accessibilité, transmission.
Partageur, c’est ainsi que nous nous efforçons de construire chaque jour le Videodrome 2 aux côtés de camarades d’un réseau alternatif marseillais.
Nous, ça n’a jamais été le capital, ni l’épargne, mais la présence d’invité·e·s, les droits des films, le soin d’un projecteur 35mm et les copies qu’il faut faire venir de loin. Une cinémathèque de quartier inclassable qui a du mal à trouver les deniers du côté des institutions mais qui y travaille. Ça coûte, tout ça : un bras, du temps, de l’énergie.
Et c’est la peau du V2 qu’on risque d’y laisser.
Aujourd’hui, ce projet culturel singulier et engagé doit faire face à une situation inédite. Si l’argent ne fait pas le bonheur, on ne pourra pas faire sans permettre au lieu de subsister, le temps de redresser la barre, en attendant d’être coté en bourse et de convaincre le monde entier que nous sommes indispensables.
Ce dont nous avons besoin, c’est de 20 000€ pour éponger un déficit creusé et aggravé cet été par l’augmentation des coûts énergétiques et le déploiement de nombreux lieux commerciaux bars et restaurants avec des terrasses très importantes, qui en période caniculaire ont détourné bien naturellement une partie des personnes habituellement tentées par nos propositions.
Depuis 2020, les séances sont à prix libre. Sur la base d’une adhésion, chacun.e donne ce qu’iel estime juste, à la mesure de ses moyens, qui ne doivent jamais être un frein à la curiosité et au plaisir d’appartenir un temps à une communauté de regards tournés dans la même direction.
En ce sens, le prix libre que nous défendons est l’un des principes de notre modèle de fonctionnement, et c’est dans ce même esprit que nous faisons aujourd’hui appel à vous.